Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johann Jakob (1731.08.03)
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Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Empfänger | Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733 |
Ort | Basel |
Datum | 1731.08.03 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | ZB Zürich. SIGN: Ms. H 321, pp.245-248 |
Fussnote |
Je ne vous envoye pas les Observations barometriques pour le mois passé, parce que Mr. le D.r Buxtorf lui meme, avec qui Vous étes présentement en commerce, vous les enverra s’il ne les a déja envoyées;[1] En place de cela, voici un Catalogue de toute sorte de livres à vendre: Comme il y en a plusieurs de mathematiques, j’ai cru que Vous seriés bien aise de les voir, en cas qu’il y en eût à Votre gré. Le Possesseur de ces livres qui est de mes Amis voudroit bien les vendre touts ensemble, je croi qu’on les auroit touts pour cent florins; mais sans cela il ne fera point de difficulté de les vendre separément. C’est sans doute quelque chose de singulier que les Effets des foudres qui tomberent en si grande quantité au mois de Juin par toute la Suisse, mais le plus singulier est que non obstant leur violence et multitude elles ont causé, comme Vous dites, peu de dommage, et tué ou blessé peu de personnes; Vous en attribués la raison à la grande subtilité et vitesse de la matiere de ces foudres, qui penetroit les corps si vite et avec tant de facilité, qu’elle n’avoit, pour ainsi dire, pas le temps pour les mettre en feu: Ce raisonnement est ingenieux pour expliquer pourquoi ces foudres ont fait si peu d’incendies, mais seroit il valable pour dire d’où vient que si peu de personnes en ayent été tuées, vû qu’un Homme ou autre animal frappé de la foudre devroit au moins en étre étouffé quoique sans étre brulé ou mis en pieces. Ne purroit on pas dire aussi, que quand les foudres ont fait peu de dommage, c’est peutetre parce que la trop grande subtilité de leur feu a été la cause que la plus part s’est dissipé dans les airs avant que d’atteindre la Terre; ce n’est qu’une conjecture que je hazarde: La foudre qui tomba dans la maison de Mr. Escher, passant par 5 étages consecutives sans faire d’autre mal que d’affoiblir l’ouie d’une Servante, doit avoir eu quelque chose d’etrange en ce qu’elle se fixa sur plancher pendant quelques minutes en forme de fusée et creva enfin avec un éclat de bombe, je n’en conçois pas la cause; est ce peutétre que sa matiere avoit la nature de l’aurum fulminans. Le mois de Juillet n’a pas été si tempetueux dans nos Pays, si non en quelques endroits de notre voisinage, comme par ex. à Mulhouse à 6. lieues d’ici, où le 24. de Juillet dans une heure de temps le feu du Ciel tomba en 5 ou 6 differentes maisons, entre autres dans une qui est contigue à la maison de mon Gendre[2], où le toit fut abbattu avec la chirouette[3]; Et ce qu’il y a de remarquable, c’est que 4 semaines au paravant la foudre donna précisement dans la meme maison et emporta aussi la meme chirouëtte qu’on a eu soin en suite de replanter: Pourrat-on inferer de là, que c’est par sympathie ou par une vertu magnetique, qu’une maison frappé une fois de la foudre et imbuë de la matiere fulminifique attire facilement un second coup de foudre, à peuprés comme une lisiere de drap humectée attire l’eau au dessus du niveau. Votre Magistrat, dites Vous, ordonna des jours de prieres publiques dans touts les temples de Votre Canton pour appaiser la Colere de Dieu; C’est sans doute un remede efficace contre le danger des orages: Mais voulés Vous savoir quelle precaution notre Souverain a pris dans cette occasion? C’est qu’au lieu de recourir seulement à la priere on a publié une ordonnance de par le Magistrat, en vertu de la quelle chaque Bourgeois étoit obligé de faire porter sur le grenier de la maison grand nombre de seaux d’eau, pour etre pret d’éteindre le feu en cas d’incendie causé par quelqu[e] foudre. Voilà jusqu’où va la prudence humaine. J’ai l’honneur d’étre avec une sincerité parfaite Monsieur Votre tr. humb. et tr. ob. ser.teur J[.] Bernoulli
Bale ce 3. Juillet 1731.[4]
P.S. Nous avons perdu notre vieux Mr. le D.r König[5] Professeur en Medecine et votre Collegue dans l’Academie des Curieux de la Nature nommé Avicenna, qui mourut Lundi passé au soir et qui fut enterré hier. Ainsi voila une nouvelle vacance dans notre Université, après celle de la Chaire de Logique que mon Neveu a laissé vacante étant avancé à la Profession en Droit, que Mr. le D.r Wetstein[6] quitta par son decés arrivé le premier jour de cette année. Belle occasion pour accommoder quelques uns de nos Jeunes Expectans qui gardent l’eau de Bethesda depuis longtemps avec beaucoup d’impatience.
Fussnoten
- ↑ Siehe den Brief von Johann Ludwig Buxtorf (1702-1768) GND: 1056088117 an Johann Jakob Scheuchzer von 1731.09.07 in ZB Zürich, Ms H 340, pp. 573-574.
- ↑ Johannes Dollfus (1694-1736) Materialist und Mitglied des Grossen Rats in Mulhouse (Elsass), am 10. Juni 1720 mit Anna Catharina Bernoulli (1698-1780) verheiratet.
- ↑ "Girouette" bedeutet "Wetterfahne".
- ↑ Das korrekte Datum dieses Briefes lautet 1731.08.03, denn dieser Brief antwortet auf Johann Jakobs Brief von 1731.07.08 und er verweist auf ein Ereignis vom 24. Juli. Im Entwurf des Briefes findet sich die korrekte Datierung “Bâle ce 3 Aoust 1731” (siehe UB Basel, Ms. L I a 667, Nr. 69, p. 3).
- ↑ Emanuel König (1658-1731) GND: 124152198.
- ↑ Johannes Wettstein (1660-1731) GND: 1069609978.
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