Scheuchzer, Johannes an Bernoulli, Johann I (1721.03.02)
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Autor | Scheuchzer, Johannes, 1684-1738 |
Empfänger | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Ort | Zürich |
Datum | 1721.03.02 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 134* |
Fussnote |
Monsieur mon Treshonnoré et Trescher Patron
Je vien finalement pour repondre à Vôtre derniere,[1] ayant differé de le faire à cause de quelques affaires, qui me sont survenües au point que j'avois mis la main à l'oeuvre. Sat cito si sat bene[2] dit on, je tacheray autant que je pourrois de m'y conformer. La Collection de M.r de Maizeaux[3] ne se trouve plus chez nos Libraires; L'Exemplaire que je vous ay envoyé appartient à M.r Meyer;[4] Et comme il vous estime infinement, il m'a donné ordre de vous dire, que vous vous en serviés selon Vôtre bon plaisir; Et bien qu'il n'entende point la matiere en question il souhaiteroit fort de voir une bonne lessive preparée à Mess.rs Les Anglois et à M.r de Maizeaux, par Vôtre main. Voicy le point principal de Vôtre Lettre, conjointement avec son absolution.
Les jours passés de Nôtre Grand froid, qui fit geler une grande partie de Notre Lac, j'ay fait attention à la figure de la Neige, qui est en verité tres merveilleuse. Toutes les parcelles ne sont qu'une variation d'un Hexagone regulier, dont j'ay conté jusques à 30 et quelques especes, que j'ay dessiné, rien ne sçauroit être plus drôle, et rien à mon advis plus difficile à dechivrer, que la cause de touts ces phenomenes. Je me suis mis en tête d'en vouloir developper quelque chose, mais je tombois d'une difficulté à l'autre; Ainsy que je tiens tout cela pour un probleme impossible à resoudre pour moy. Ce que j'ay observé de constant et d'invariable est, 1.o qu'il y a toujour un Exagone divisé en triangles egaux entr'eux, par des Rayons du Centre à la Circonference. 2.o Quand ces Rayons p[ousse]nt des autres branches, en forme des feuilles, et ceux là encore d'autres, cela se fai[t toujour] par un Angle de 60 degrés, que ces branches font avec son Rayon au quel elles sont attachées; Ainsy que toutes ces unions sont des nouveaux principes d'autres Exagones. J'ay voulu deterrer par là la figure des particules d'eau, qui concourent à former ces figures de la Neige, et je suis tombé sur la Sphere, et je crois, qu'il n'y a autre, qui puisse satisfaire à cette construction; mais quand j'ay voulu trouver la combinaison des Spheres, ou des Cercles, ce qui revient au meme, pour en produire les differentes figures, dont la neige est composée, j'ay resté court. Je join à tout cela, que l'eau commençant à se glacer, forme des branches semblables, et de la même condition.
Vous voyés avec tout cela qu'avec tout mon Bibliothecariat et la chancellerie, je ne suis pas tout à fait oisiv, et que je fais toujours quelque chose en ne faisant rien.
Nous sommes dans des Allarmes, à cause que S. A. Electorale du Palatinat[5] a fait demonter toutes les Marchandises de Nos Marchands, qui ont êté destinées pour Francfort; À cause de la Contagion qui regne en France. On y enverra un deputé, pour tacher de faire lever cet Arrêt, qui est deja nommé. J'apprehend fort, que les Etats de l'Empire suivent un jour son Exemple, ce qui produiroit une misere inconçevable parmy nôtre peuple, qui la plus part vit du Negoce et des manufactures.
Depuis quelques semaines nous ne sçavons rien du tout de l'affaire de la Contagion en France; Je tiens même pour un tres mauvais augure, que Les Lettres de Montpellier, que nous reçumes regulierement de quatre en 4 semaines, commencent à nous manquer depuis quelques Semaines. Bien que les Nouvelles, que Mess.rs de Geneve donnent à Nôtre Magistrat de Santé, soyent toujours tres bonnes. C'est leur interest de cacher les mauvaises; Et le succés en a montré la verité de ce que je dis. Ils nierent fermement avec ceux de Lyon, l'existence de la Contagion à Aix, jusques au milieu du Novembre, au quel temps la Ville de Lyon rompit le commerce avec Aix. Et cependant une Lettre que M.r Garidel, Medecin d'Aix nous ecrivit,[6] disoit que la Peste avoit levé la tête dans plusieurs rües d'Aix à la fois au commençement du 7bre, y ayant êté deja au milieu d'Août: Ainsy que la suite a toujours verifié les nouvelles d'Italie, et convaincu de fausseté celles de Lyon et de Geneve. J'espere pourtant, que le Grand froid, qui s'est êtendu aussy jusques en Provence, aye pû calmer un peu ce terrible mal. Dieu le veuille.
Je finis, en vous suppliant d'assurer de mes treshumbles Respects Mad.e Vôtre treschere Epouse et toute votre belle famille, et d'être persuadé, que je serai pendant toute ma vie avec un attachement inviolable Monsieur mon Trescher Patron Votre treshumble et tresobeissant Serviteur D.r J. Scheuchzer.
Zuric ce 2.e Mars 1721.
Fussnoten
- ↑ Johann I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von 1721.02.05.
- ↑ Das Sprichwort "sat cito, si sat bene" (geschwind genug, was gut genug) findet sich z. B. in Hieronymus, Epistolae 66,9, wo es Cato zugeschrieben wird.
- ↑ Desmaizeaux, Pierre (ed.), Recueil de diverses pièces, sur la philosophie, la religion naturelle, l’histoire, les mathématiques, etc. par Mrs. Leibniz, Clarke, Newton, et autres autheurs célèbres, Amsterdam (Duvillard & Changuion) 1720.
- ↑ Diese Person konnte bisher nicht identifiziert werden.
- ↑ Karl Philipp (1661-1742), Kurfürst von der Pfalz.
- ↑ Siehe den Brief von Johann Jakob Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1720.12.08.
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