Scheuchzer, Johann Jakob an Bernoulli, Johann I (1733.03.01)
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| Kurzinformationen zum Brief mehr ... | |
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| Autor | Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733 |
| Empfänger | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
| Ort | Zürich |
| Datum | 1733.03.01 |
| Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
| Signatur | Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 667, Nr. 177* |
| Fussnote | |
Monsieur et tres honoré Ami.
J'ay recu votre tres obligeante du 26. Fevr. laquelle me donne occasion à developer les lignes de la sage Providence de Dieu par rapport à moy. Il n'est que trop vray, que le tems se change, et aussi les hommes, et que le crucifige a precedé l'Hosianna. Mais aussi j'auray raison de mesurer mes pas, pour que le crucifige ne suive. Je suis entré dans le Sanctuaire sans mouvement, sans obligation, sans avoir fait un voeu de dependance, ordinaire à ceux qui y entrent; et dans une telle conjoncture, que j'etois, sans que je me flatte, quasi necessaire. Les Electeurs les plus fiers, et ceux qui etoient destinés à remplir ces charges, bien que fort jeunes, sont allés dans l'autre monde. Ceux qui avoient et l'age, et la capacité, n'avoient pas la volonté, pour briguer contre moy, etants mes bons amis, et membres de l'Etat, tous les autres etoient trop jeunes pour des charges si importantes, et n'osoient pas se mouvoir sans crainte de s'exposer au ridicule. Ajoutez, que j'ay servi deja 37 ans aussi bien à l'Ecole, qu'à l'Etat. Une seule chose me pourroit attirer des affaires, et saisir de crainte, si je n'etois pas premuni, c'est que je me suis proposé avec l'assistance de Dieu, et mesmes accoutumé de juger librement, et conformement au dictamen de ma conscience sur les matieres, qu'on debat dans le Tribunal de Messieurs les Examinateurs et Curateurs de l'Eglise et de l'Ecole, où les Presidents de l'un et de l'autre Ordre ont une grande authorité de tourner tout à leur mode. Il faudra du courage et de la prudence, pour eviter les ecueils.
Je suis tres curieux de voir la maniere, dont votre Etat se tirera enfin du Labirinthe par rapport à l'affaire de W.....n. J'ay lu hier la Lettre du Ministere de Glarus au votre, dans laquelle ils declarent, de ne plus envoyer leurs jeunes gens à Basle, tandis, que vos jardins ne soient pas purgés des heresies, dont le jadis Diacre est accusé et convaincu. Le Pere de cet infortuné est à mon advis en parallele avec le fils, et encore pire, et ne cessera pas, jusqu'à ce que le Ministere sera obligé de lancer ses dards aussi contre luy, comme contre un perturbateur de vostre Eglise et de l'Etat. La derniere communion scandaleuse en est une preuve convainquante. J'espere pourtant, que tandem bona Dei causa triumphabit. L'engagement de l'Etat pour la prebende de Strasbourg, et les brigues echouées de la Famille Regente, ouvriront enfin les yeux à ceux, qui quoy qu'en petit nombre sont pour la bonne cause, et songeront aux moyens d'augmenter leurs forces, et l'appuy des autres Ministeres, et des Etats Evangeliques ne manquera pas. Dieu vous assiste!
Vos raisonnements sur la Deputation pour Appenzell sont tres justes. Selon toute l'apparence avec beaucoup de peine et des depenses on faira rien. Le depart subit de tous les Deputés donne occasion à des reflexions peu favorables aux caracteres qu'ils portent; et leur Declaration donnée ou extorquée jette le parti opprimé dans la gueule du loup. Il est remarquable, que d'un coté le plus petit Canton Catholique est venu à bout à la barbe des autres Cantons de la mesme Religion, qui ne scavoient pas en fin où tourner leurs tetes: ainsi de l'autre coté le dernier Canton Evangelique semble etre predestiné à mettre les autres Cantons Evangeliques entre le marteau et l'enclume. Il semble, que l'affaire n'est que commencée, et que les depenses croitront en raison Geometrique; il faudra encore des conferences extraordinaires, comme en effet on en convoquera une pour Arau. Nos Deputés et ceux de Berne sont obligés de faire une relation prealable de tout ce qui leur est arrivé en allant et en venant, sur tout du depart precipité d'Herisau.
Obligation pour le dessein du Pont, qui sera inseré dans un ouvrage des Ponts, qui se fait à Dresde.
Je suis en vous recommendant à la protection gracieuse de Dieu avec sincerité et respect Monsieur votre tresh. et tres ob.t serv.tr J. J. Scheuchzer
Zuric ce 1. Mars 33.
Fussnoten
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