Scheuchzer, Johann Jakob an Bernoulli, Johann I (1732.09.27)
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Autor | Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733 |
Empfänger | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Ort | Zürich |
Datum | 1732.09.27 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 667, Nr. 171* |
Fussnote |
J'ay recu avec plaisir et obligation vos felicitations accompagnées des nouvelles du 24 Sept. J'ay l'honneur de vous desabuser sur le point de l'election, laquelle a eté unanime; je n'avois aucun concurrent, les uns etant trop vieux, ou plutost trop commodes, les autres trop jeunes pour un poste de cette importance. Et mesmes je n'avois qu'à faire trois pas pour offrir à Mes Seigneurs mes services par le canal de Mg.r le Bourguemaitre. Pour ce qui regarde la survivance du Chanoinat du vieux D.r Muralt, j'auray cette charge, si Dieu me donne la vie, sans qu'elle me coutera plus que la presente; je n'ay pas mesmes besoin des patentes de survivance. Je regrette beaucoup la mort de feu M.r de Muralt, qui a eté un de mes meilleurs amis. Il y a trois causes, qui ont contribuées à cette fatalité. 1. Une predisposition vertigineuse, laquelle l'a surprise depuis environ une année de tems en tems, 2. la chute d'un cheval fougueux, qui le devoit ecraser sur le champ, et dont il a eté echapé quasi par miracle, 3. une erreur commise à Bade par rapport aux bains trop chauds, laquelle surtout l'a jettée dans une fievre aigue maligne scorbutique.
Pour ce qui regarde la situation de Berne, nous scavons bien, que tout est en mouvement, factions contre factions, zele contre les ruses, justice contre la violence, jalousie contre une puissance trop grande. La conduite de M.r d'Erlach tenue dans la derniere election de l'Avoyer, dans l'affaire de l'alliance avec la France, les manieres dont il traite les Bernois, et peut etre d'autres articles luy attirent la haine quasi de tout le monde.
Quant au Mons.r le B. M....n vous n'avez qu'à vous informer auprés des Marchands Baslois, qui etoient à Zourzac, et qui avoient occasion de parler à nos Bourgeois. Le principal est, à ce que je scache, qu'il a eté en collusion avec M.r l'Advoyer d'Erlach aussi bien dans les affaires qui regardent l'alliance, que dans celles, qui concernent les pretensions des Cantons Glarus et Suits, et dans la session mesme, à la barbe des nos Deputés, declaré avec des grands eloges, le Canton de Berne comme l'unique soutien de la Suisse etc., ce qui n'a pas peu surpris les notres, qui se pouvoient bien persuader, que ce n'etoit pas l'instruction des Leurs Exc.es de Basle, d'agir comme il a fait. Si Mons.r son condeputé n'auroit pas eté du mesme sentiment, vous auriez eu la mesme relation comme à Berne, où Mess.rs les deux Deputés faisoient une relation tout à fait opposée. L'on nous assuroit, qu'il se faisoit dans votre Conseil privé un debat par rapport à cette conduite. Il me semble, que l'on peut facilement prognostiquer, sans le secours de la chiromantie, que la triple alliance de Mess.r}\text[LaTeX!]{s d'E...ch, de M.r M....n et de H.....r sera exposée à une chute, le dernier etant fort decredité à S. Galle, et quasi reduit à la besace. Ces conjonctures mesmes ne seront pas trop favorables à M.r W....n dont je suis curieux de scavoir les avantures.
Adieu. Je suis en vous recommandant à la Grace de Dieu avec sincerité Monsieur votre tresh. et tres ob.t serv.tr J. J. Scheuchzer
Zuric ce 27. Sept. 32.
Fussnoten
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