Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johann Jakob (1731.06.02)

Aus Bernoulli Wiki
Zur Navigation springen Zur Suche springen


Briefseite   Briefseite  


Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733
Ort Basel
Datum 1731.06.02
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms. H 321, pp.243-244
Fussnote Im Datum ist "Maj" eigenhändig in "Juin" korrigiert



File icon.gif Monsieur et tres honoré Ami

La compassion que Vous me temoignés à cause de mon insigne perte causée par la banqueroute des freres Muller me donne beaucoup de consolation, je Vous en suis sensiblement obligé. Cette banqueroute est une des plus frauduleuses que l'on ait jamais vuë; elle monte à plus de 200000 florins y compris les biens de leurs femmes, qui selon nos statuts prétendent la preference aux Creanciers chirographaires: Avec cela aprés avoir fait l'inventaire des effets de ces 3 frippons on a trouvé si peu, que nous autres Creanciers qui sommes de la derniere classe aurons de la peine de retirer trois pour cent, c. a. d. que j'aurai peutetre 90 florins pour mes 3000 florins. Avés Vous jamais rien vû de semblable? faut il douter qu'ils n'ayent ecarté une bonne somme d'argent avant que leur banqueroute venoit à eclater. Cependant ils sont tous trois ici sur un sauf conduit de 2 mois qu'on leur a accordé, dans l'esperance qu'ils voudront nous faire quelque proposition pour un accommodement, mais ces pendarts n'y songent seulement pas, ensorte qu'il faut qu'ils decampent avant l'expiration de ce terme, s'ils ne veulent étre mis dans le cachot. Ils trouveront ailleurs sans doute de quoi subsister largement de nos dépouilles, qu'ils auront placées en seureté. Il n'y a pas lieu d'esperer que notre Magistrat prenne de vigoureuses resolutions contre les Banqueroutiers, parce que le petit Conseil et celui des deux cents sont presque tout composés de Personnes, qui sont ou des Marchands eux memes ou qui ont de proches Parens qui le sont, ensorte qu'ils auroient à craindre que les Loix qu'ils feroient, ne viennent un jour à les envelopper les premiers. Il vaudroit mieux que les Princes et autres Souverains de l'Europe fissent un accord mutuel entre Eux de ne point donner de retraite à cette sorte de Voleurs qui viendroient se refugier dans leur Pays, mais plutot de les File icon.gif livrer à la justice de lieu où ils auront commis le crime, pour étre punis selon leur merite. Je croi que cela rendroit les Banqueroutes un peu plus rares.

Mr. le D.r Buxtorf vient de me remettre ce papier cy joint contenant ses observations barometriques pendant la suite du mois de Mars, et les deux mois entiers d'Avril et de Maj. Si Vous continués à rendre publiques les Votres en les collationant avec celles ci, Vous aurés la bonté de faire mention du nom de Mr. Buxtorf, pour l'encourager à poursuivre son travail, car Vous savés que les jeunes Gens sur tout se piquent de gloire.

Je Vous recommende au reste à la grace de Dieu, et je suis avec zéle et cordialité Monsieur Votre tres humb. et tr. ob.t ser.r J. Bernoulli

Bale ce 2. Juin 1731.


Fussnoten

Zurück zur gesamten Korrespondenz