Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johann Jakob (1730.08.23)

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Autor Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Empfänger Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733
Ort Basel
Datum 1730.08.23
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur ZB Zürich. SIGN: Ms. H 321, pp.223-224
Fussnote P.224 ist leer



File icon.gif Monsieur et treshonoré Ami

Je profite de cette bonne occasion pour Vous envoyer un Exemplaire de ma Dissertation sur le mouvement des Planetes, par la quelle j'ai remporté le prix de l'Academie de Paris; Pour cette fois j'ai sçû mieux attraper le gout de mes Juges François, que je n'ai sçû faire en donnant mon Discours sur les Loix de la communication du mouvement, où j'ai pris la defense des forces vives, ce qui m'a fait perdre le prix d'alors, quoique ce fut le plus bel endroit de ma piece. Presentement j'ai changé de batterie, et au lieu d'ecrire selon mon gout, j'ai taché de satisfaire à celui des Philosophes de la phantaise desquels dependoit ma victoire; C'est ainsi que j'ai reussi. Pour ce qui est du Diacre deposé W. on n'en parle presque plus, comme si rien ne se fut passé: il est vrai que ses Amis repandent le bruit, qu'il a obtenu en Hollande une chaire de Professeur et nommément à Harderwick: Mais l'affaire de Bois-le Duc, ville de Hollande, d'où il a manqué d'etre chassé avec infamie pour cause d'Heresie, qu'il avoit disseminé dans le temps qu'il y étoit en qualité de Ministre dans la Garnison, cette affaire dis-je fera bien qu'on se gardera dans l'université de Harderwick, de recevoir un tel homme si dangereux pour Professeur. On n'auroit jamais cru, que Votre Ville pût nourrir de ces Monstres abominables, dont Vous parlés; La Fille Parricide et Empoisonneuse, sera bientot executée, à ce que disent les lettres de hier, mais sans exprimer quel genre de supplice elle souffrira, elle sera sans doute condamnée au feu. Hug accusé de fausse monnoyerie, n'a pas été convaincu de ce crime, selon que ces memes lettres disent; mais qu'il a pourtant été proscrit et banni, pour d'autres forfaits, on fait bien d'exterminer ces sortes de pestes, qui peuvent ruiner une republique. Je Vous recommende à la protection de Dieu, et suis avec le plus fort attachement Monsieur Votre tr. humb. et tr. ob. serviteur J. Bernoulli

Bâle ce 23. Aoust 1730.


Fussnoten

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