Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johann Jakob (1730.07.18)
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| Kurzinformationen zum Brief mehr ... | |
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| Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
| Empfänger | Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733 |
| Ort | Basel |
| Datum | 1730.07.18 |
| Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
| Signatur | ZB Zürich. SIGN: Ms. H 321, pp.217-220 |
| Fussnote | Untere Hälfte von p.219-220 ist abgeschnitten |
Monsieur et tres honoré Ami
Puisque je Vous ai fait part jusqu'à present de toutes les particularités de l'affaire du degradé Diac. W. il faut que je Vous communique encore celleci, qui est qu'aprés le dernier effort inutile que fit son Pere par le memoire insultant dont je Vous ai parlé dans ma precedente, presenté au Conseil, le Fils a pris la resolution de se retirer d'ici; Pour cette fin il s'embarqua samedi passé sur le Rhin, c'est je crois pour aller en Hollande, chercher quelque fortune, heureux s'il peut trouver le moyen d'entrer dans une Imprimerie pour y exercer le vilain metier de Correcteur; Car vouloir attendre qu'on lui offre une station dans quelque Academie ou Eglise, en qualité de Professeur ou Pasteur, il est trop decrié pour ne se pas tromper dans son esperance. Son Frere le Candidat et un autre de ses Freres l'accompagnent dans son voyage. Je Vous ai dit dans ma derniere que le dit Candidat a refusé brusquement de subir encore une fois l'examen que Mrs. les Theologiens ont exigé de lui, comme encore de six autres Candidats, qui étoient suspects d'étre infectés des heresies du cidevant Diacre, et qui plus obeissants que le Cand. W. ont passé volontiers par le second examen et admis ainsi aux fonctions ministeriales; Mais le Cand. W. reflechissant enfin sur son état d'ineligibilité à ne pouvoir prétendre à aucune charge ecclesiastique tandis qu'il est au ban, il a commencé à filer doux et offrit de permettre qu'on l'examinat; mais Mrs. les Theologiens à leur tour ne le lui ont pas encore accordé, disant que Mr. l'Antistes étoit à Pfefers et qu'il falloit attendre jusqu'à ce qu'il revint; Ainsi le pauvre garçon eut un pied de nés et partit avec son frere dans l'irreconciliation avec les Theologiens, qui durera jusqu'à son retour. Ces trois freres voyageurs ont encore pour compagnons dans un meme bateau Mr. le D.r Mangold qui va à Carlsruh chés le Prince de Dourlac, et un Pietiste qui a été obligé de quitter la Patrie parce qu'il est du parti des Non-jureurs qui ne veulent pas faire le serment au Magistrat par une delicatesse de conscience mal entendu; On raisonne fort plaisamment sur le melange d'un pietiste et d'un atheiste qui se commettent ensemble sur l'eau dans la meme barque, on est curieux d'apprendre lequel des deux convertira l'autre. Le Pasteur W. Pere de nos 3 voyageurs se tient tranquille depuis sa derniere cac ... mais on ne doute pas qu'il ne medite quelque machine secrete; il démenage en effet pour occuper la maison du Pasteur (car son fils le Diacre l'occupoit pendant que lui meme étoit resté dans celle qui est destinée au Diacre) et pour faire place à Mr. Zuinger successeur de son fils. Les Amis de W. font sonner haut la beauté de ses prolegomenes; je ne les ai pas encore vû, on dit effectivement, que le stile en est beau; mais Vous ne savés peutetre pas, qu'il ne l'a pas composé lui meme, mais que c'est un nommé Mr. Birr Candidat en Medecine et bon Litterateur qui lui a preté sa plume; on me l'a debité pour seur. En Vous recommendant au reste à la protection Divine, je suis trés sincerement Monsieur Votre tr. humb. et tr. ob. Sert.tr J. Bernoulli
Bâle ce 18. Juillet 1730.
P. S. On dit que le D. W. a ecrit avant son depart deux Lettres à Mr. le D. Iselin Editeur du Factum, dont l'impression n'est pas encore achevée. Mais on ne m'a pas pû dire ce que ces deux Lettres contenoient; selon ma conjecture Mr. Iselin n'aura pas lieu de se louër beaucoup des eloges qu'il y aura trouvés.
Fussnoten
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