Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johann Jakob (1730.06.17)
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Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Empfänger | Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733 |
Ort | Basel |
Datum | 1730.06.17 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | ZB Zürich. SIGN: Ms. H 321, pp.215-216 |
Fussnote |
Vous souhaités que je continue le fil de l'histoire de W., je veux bien contenter Votre desir: Samedi passé, aujourdhui 8 jours, Mrs. les Theologiens presenterent au Conseil une requete, et le vieux W. Pere du degradé en presenta aussi une; Les premiers demanderent la permission d'examiner tout de nouveau les 7 Candidats, dont je Vous parlai dans ma precedente, pour savoir s'ils sont orthodoxes ou non; on leur accorda cette demande, ainsi ils commenceront à faire subir cet examen ceux de ces 7 personnes suspectes, qui sont en ville, car il y en a qui sont absens dans des pays étrangers. On dit que le Frere du Diacre deposé, ayant été cité le premier par les Theologiens, refusa de comparoitre devant ces Messieurs leur faisant faire cette réponse seche et insultante, que comme il avoit été examiné une fois et admis au ministere, il étoit inutile d'étre examiné une seconde fois: Nous verrons de quelle maniere les Theologiens prendront ce refus. Le Magistrat avoit donné ordre de prendre information du tumulte excité dans l'Election du nouveau Diacre par le Pere et les freres du degradé, comme je Vous l'ai marqué dans ma derniere, mais cette affaire n'a pas eu de suite, je crois qu'on l'a laissé tomber pour prevenir le scandale. Pour ce qui est de la requete du vieux Parochien Leonhardin, on ne peut rien decouvrir de son contenu, à cause du silence recommendé sous serment aux Membres du Conseil; Tout ce que l'on en sait, c'est que c'étoit une piece abominable, remplie d'injures et de menaces contre ceux qui avoient donné leurs voix pour condamner son fils; il faut au moins, qu'il y ait eu quelque chose de bien criant puis que je sçai de bonne part, qu'il y avoit quelques Conseillers plus courageux que les autres, qui opinerent qu'on devoit bruler cette maudite piece par la main du bourreau; mais la pluralité des voix préfera la clemence à la rigueur, se contentant de censurer l'Advocat (den Rathsredner) qui avoit eu l'audace de se charger de cette requete pour la livrer au Conseil; on ordonna en meme temps de renvoyer la piece à son Auteur, au lieu de la mettre dans la chancelerie; ce qui est une marque d'indignation et de mecontentement. Vous voyés par là sur quel pied notre Vieux Jesuite a sçû mettre ses affaires, jusqu'à porter meme la terreur dans la Chambre du Conseil; car tout autre, qui eut usé d'une telle temerité de chanter pouille en plein Conseil aux plus graves Senateurs, auroit sans doute mal passé son temps, pour ne pas dire quelque chose de plus tragique. On croit qu'il n'en demeurera pas là, mais qu'il remuera encore Ciel et Terre pour faire retablir son fils, soit de gré ou de force: On me dit en confirmation de ce dessein, que le nouveau Diacre, qui fit dimanche passé son sermon inaugurale, ayant fait prier honnetement le degradé, de vouloir vuider la maison afin qu'il put en prendre possession, il eut pour reponse, Es seye noch lang nicht an deme das Hauß zu raumen.
Vos Critiqueurs de la sentence donnée à W. vont un peu trop vite avec leur jugement; ils devroient au moins surseoir leur decision jusqu'après avoir lû le Factum, qui n'est pas encore achevé d'imprimer; ils s'y verront pleinement satisfaits sur leurs foibles objections; Et Vous y trouverés touts les eclaircissements necessaires, pour entrer en connoissance parfaite de toute cette affaire. Je suis tres affectueusement Monsieur Votre tr. humb. et tr. ob. ser.eur J. Bernoulli
Bale ce 17. Juin 1730.
Fussnoten
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