Scheuchzer, Johannes an Bernoulli, Johann I (1720.02.18)
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Autor | Scheuchzer, Johannes, 1684-1738 |
Empfänger | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Ort | Zürich |
Datum | 1720.02.18 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 122* |
Fussnote |
Je vien de reçevoir Votre treschere du 16.e Courant dans ce moment,[1] je ne tarde nullement à y repondre. Je vous avoüe que Votre advis avec les precautions necessaires a êté communiqué à Nôtre Magistrat, et qu'il m'a êté rendüe incessamment, sans que l'on ait pensé seulement à faire la Lettre prisonniere. Ainsy ne vous mettés pas en peine, toutes les facheuses suites sont ensevelies, si quelque chose de cette Nature êtoit arrivé je vous en aurois donné part sans façon[2]. Et sur tout il n'y a point de Ministre de Venise qui reside icy, mais on attend un au lieu de celuy qui en est parti avant Noël de l'Anné passé: Aussy M.r Giacomazzi, c'est ainsy qu'il s'appelloit, a parlé de la conduite des Reformateurs de Padoüe mille fois plus fortement, ainsy que je me trouverois [en] etat de remedier à tout. Mais Je vous assure que l'on n'a [l]û de votre Lettre, si non l'article du traité dont il s'agit, et àprés cela elle m'a êté restituée. Le rapport que l'on Vous a donné avoit peut être pour fondement l'arrest de l'ecrit envoyé[3], il y a quelques Années, à mon frere[4] avec la Lettre d'un inconnu qui s'appelle Chirognost, qui reste encore inconnu.
Du reste Mon cher Monsieur j'êtois inevitablement necessité d'aller declarer Vôtre Lettre à la Commission etablie pour l'Inquisition du traité en question. 1.o parceque il y avoit apparence que l'on soupçonnât mon frere d'intelligence, dans une chose que l'on supposoit ecrite à l'occasion de la deposition de M. Holzhalb. 2.o que l'on supposoit Autheur M.r Holzhalb luy même. 3.o pour rallentir et etouffer la chaleur qui regnoit dans cette matiere, et pour empecher quelque affront qui auroit pû naitre de la supposition sinistre. J'ay obtenu tout cela, le feu s'est rallenti en effet du depuis que l'on sçait que M.r Werenfels est l'Autheur, de telle maniere, que l'on n'en parle plus. Il est vray que quelques uns se trouvent picqué du deffi, qui est contenu dans le même article, mais cela même me fait du plaisir, parceque tout cela ne peut nuire nî à vous nî à moy. On auroit bien pû me faire quelque mechante affaire si j'avois retenu cet avis, quand on seroit venu à sa connoissance, car on auroit pû m'accuser de n'avoir pas empeché quelque engagement sinistre, qui auroit pû naître. Au reste on dit icy que le Traitté de M.r Werenfels, le quel je vous supplie d'assurer de mes tresh. Respects, va être reïmprimé à Basle avec le nom de son Auteur.
Je suis ravi des offres avantageuses qu'on fait derechef à M.r Vôtre fils à Venise,[5] et je me rejouis infinement que je vous puis assurer, qu'il y retournera en toute sûreté, l'obstacle en êtant levé en tout et par tout.
Du reste je suis faché de ce que j'ay êté obligé de faire, et de ce que vous en avés conçu quelque ombrage, ou quelque accident sinistre. Je vous puis jurer que de Vos Lettres, que Vous me faites l'honneur d'ecrire, j'ûse toute la prudence, mais en ce cas je croyois fort à propos de faire Voir les sentiments que l'on a hors de Notre Climat. Assurés de mes treshumbles Respects Mad.e Vôtre treschere Epouse, et toute Votre belle famille, dont je suis, comme sans reserve je seray toujours Monsieur et trescher Patron Votre treshumble et tresobeïssant Serviteur D.r J. S.
Zuric en grande hâte ce 18.e fev.r 1720.
P. S. Le pacquet des Livres que M.r Noutlin de Coire avoit est arrivé icy, et il ira avec la premiere bonne occasion pour vous salüer.
Monsieur Bernoulli, trescelebre
Docteur en Medecine et Professeur en
Mathematique, des Acadd.s Royales de
France, d'Angleterre et de Prusse
à
Basle.
Fussnoten
- ↑ Johann I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von 1720.02.16.
- ↑ Im Manuskript steht "san fasson".
- ↑ Im Manuskript steht "evoyé".
- ↑ Es handelt sich um die anonym publizierte Schrift Inquisition, oder fleissige Untersuchung betreffend gewisse Arbeiter im geistlichen Weinberg ..., [s. l.] 1718, die Samuel Werenfels bereits um 1714/1715 verfasst und an Johann Jakob Scheuchzer gesandt hatte.
- ↑ Zu Nicolaus II Bernoullis Aufenthalt in Venedig siehe den Brief von Johann I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von 1720.02.16.
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