Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johannes (1719.01.25)
Kurzinformationen zum Brief mehr ... | |
---|---|
Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Empfänger | Scheuchzer, Johannes, 1684-1738 |
Ort | Basel |
Datum | 1719.01.25 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 47 |
Fussnote |
Monsieur et tres-honoré Ami.
J'ai eu beaucoup de plaisir à lire dans votre chere Lettre[1] la celebration qu'on a fait chez vous du Jubilé[2]: Mais qu'a-t-on[3] fait du declamateur Hofmeister, qui s'est dechené comme un fol contre Mr. Votre Frere et ses leçons Phisico-mathematiques sur les textes de la Bible?[4] ne l'at-on pas enfermé dans[5] les petites maisons? au moins il le meriteroit bien en qualité de fol, mais s'il ne l'est pas, il faudroit le punir comme un perturbateur du repos public, puisqu'il a eu l'audace de maltraiter les honnetes Gens. Si j'estois à la place de Mr. Votre Frere, j'en tirerois vengeance en le provoguant à disputer avec moi[6] en public sur la matiere contestée, on verroit beau jeu, car je me donnerois carriere à le bien etriller et à montrer son ignorance: J'ai pratiqué autrefois cette methode à Groningue avec tel succés, que mes envieux cessairent[7] enfin de m'inquieter.[8] Je m'etonne le flegme de Mr. l'oeconome[9] Bodmer, qui n'a fait que rire de l'insolence commise contre Luy, il faudroit un peu plus de sensibilité, de peur que son indolence ne fit un mauvais effet sur les foibles esprits, qui souvent attribuent ce que Mr. Bodmer appellera Grandeur d'ame et mepris chretien des injures à un manquement de courage et de bonnes raisons. Cependant j'espere que Mr. Bodmer et Mr. Votre Frere sçauront bien ce qu'ils ont à faire pour se procurer la satisfaction qui Leur est düe. Il faut bien peu de chose pour vous faire rougir. Si la petite bevüe du mot d'axis pris en genre feminin vous a pu exprimer une rougeur si terrible comme vous dites, j'aurois peutetre mieux fait[10] de m'en taire, que de vous causer de la peine, j'ai pourtant cru que vous ne prendriez pas mal mon avertissement, que je vous ai donné uniquement afin que vous pussiez vous garder de cette erreur legere dans la suite de vôtre ouvrage dont l'impression n'avoit fait que commencer; et coriger à la plume, comme j'ai vû que vous avez fait actuellement[11] ces fautes dans les premieres feuilles qui étoient deja imprimées; ou aumoins les inserer dans l'errata qu'on met à la fin des livres. J'ai expedié pour Paris l'incluse à Mr. l'Abbé Bignon: Et j'ai donné comme la premier fois à Mr. Stehelin les deux feuilles de Vôtre Methodus et Historia.[12] Il vous en remercie. Quand cet Ouvrage sera imprimé j'espere qu'il rassurera vos Ami à Venize, pour insister avec fondement sur la confirmation de votre Election. Je suis bien aise d'apprendre que Mr. Vincenti se fait fort de surmonter enfin touts les obstacles et de reussir malgré les oppositions, Votre Excellent Ouvrage secondera ses efforts, je voudrois qu'il fut déja achevé d'imprimer, et qu'on en eut quelques exemplaires à Venize, vous n'auriez pas mal fait de le dedier au Senat de Venize, cela auroit peutétre achevé de le determiner en vôtre faveur. Comme dans vôtre derniere vous ne me donnez pas une commission positive de parler à Mr. König touchant les livres botaniques en question, je n'ai pas jugé à propos de lui en rien dire; ainsi je ne Lui en parlerai pas, à moins que vous ne me donniez un ordre précis de ce que vous voudrez que je Lui dise. J'ai parlé à ma belle-Soeur[13] Mere de mon Neveu à Padoue[14] touchant les 555 [str.][15] 50 x[16] valeur de votre Ville que vous avez en main pour Lui: Elle souhaite de sçavoir en quelles sortes vous avez reçû cet arg. afin qu'Elle puisse le faire payer ici dans les memes sortes par quelque negociant en soye, dont il y a plusiers ici, qui commercent avec les vôtres. Il sera sans doute bien aise, de trasser ainsi l'argent qu'il veut payer chez vous, sans que cela Lui en coute. Je suis toujours tres cordialement Monsieur et tres honoré Ami. Votre tres humble et tres-obeissant serviteur. Bernoulli.
P. S.[17] On m'a dit que Vous ou Mr. Vôtre Frere possedez un Livre de Mr. Jaques Keil de Motu musculari;[18] Vous me feriez plaisir de me le communiquer pour une huitaine de jours, car je voudrois voir ce qu'il y a pillé de ma dissertation de motu musculorum,[19] que l'on dit en avoir traduit presque mot à mot: et je voudrois m'en servir pour fermer la bouche à son frere Jean Keil, qui a l'impudence de reprocher generalement aux Allemands d'etre plagiaires.[20] D'autant plus qu'on assure que Jean Keil a suggeré à Jaques Keil ce qu'il y a de mathematique dans ce livre, ensorte que Jaques Keil seroit luimeme mon plagiaire.[21]
Fussnoten
- ↑ Johannes Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1719.01.14.
- ↑ Es handelt sich um das 200-jährige Jubiläum der Zürcher Reformation.
- ↑ Im Manuskript steht "qu'a ton". Dieser Brief ist nur als Entwurf überliefert, der von einem Unkundigen nach Diktat niedergeschrieben wurde und deshalb zahlreiche Schreibfehler enthält.
- ↑ Gemeint ist Scheuchzers Kommentar zum Buch Hiob, den er 1719 in öffentlichen Vorlesungen vortrug und dann 1721 als Jobi physica sacra, oder Hiobs Natur-Wissenschafft, vergliechen mit der Heutigen ... in Zürich publizierte. Siehe den Brief von Johann Jakob Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1719.07.13.
- ↑ Im Manuskript steht "dan".
- ↑ Im Manuskript steht "mois".
- ↑ Im Manuskript steht "cessrent".
- ↑ Zum Streit Johann I Bernoullis mit den Groninger Theologen siehe die Anmerkung im Brief an Johann Jakob Scheuchzer von 1710.11.19.
- ↑ Im Manuskript steht "oecoaome".
- ↑ Im Manuskript steht "fai".
- ↑ Im Manuskript steht "artuellement".
- ↑ Scheuchzer, Johannes, Operis agrostographici idea seu Graminum, juncorum, cyperorum, cyperoidum, iisque affinium methodus, Tiguri [Zürich] (H. Bodmer) 1719 und Scheuchzer, Johannes, Agrostographia sive Graminum, juncorum, cyperorum, cyperoidum, iisque affinium historia, Tiguri [Zürich] (H. Bodmer) 1719.
- ↑ Im Manuskript steht "bell-Seur".
- ↑ Ursula Bernoulli-Stähelin (1665-1750).
- ↑ str. = Stüber.
- ↑ x = Kreuzer.
- ↑ Das P. S. ist eigenhändig von Johann I Bernoulli verfasst.
- ↑ Vermutlich handelt es sich um Keill, James, An account of animal secretion, the quantity of blood in the humane body, and muscular motion ..., London (G. Strahan) 1708.
- ↑ Bernoulli, Johann I, Dissertatio inauguralis physico-anatomica de motu musculorum ..., Basileae (J. C. von Mechel) 1694 (= Op. XVIII).
- ↑ Zu Johann I Bernoullis Streit mit den Engländern, insbesondere mit John Keill, siehe Hall, Alfred Rupert, Philosophers at war. A quarrel between Newton und Leibniz, Cambridge 1980, pp. 232-240.
- ↑ Am Ende der Seite steht der Vermerk von Bernoullis Hand: "à Mr. Scheuchzer le jeune".
Zurück zur gesamten Korrespondenz