Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johannes (1716.07.15)
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Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Empfänger | Scheuchzer, Johannes, 1684-1738 |
Ort | Basel |
Datum | 1716.07.15 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 27 |
Fussnote |
J'ai reçu consecutivement Vos deux dernieres lettres l'une par le messager et l'autre de hier par mon Neveu:[1] par celle là j'appris avec plaisir que ma Femme avec sa compagnie etoit arrivée heureusement chez Vous: mais je ne puis Vous cacher mon chagrin; de n'en avoir plus reçu des nouvelles depuis son depart de Zuric, cela me cause quelque inquietude. Cette inquietude me passe dans ce moment, que j'ecris ce mot par une lettre que je reçois de ma Femme ecrite de Walistat[2]; elle m'ecrit que son voyage a eu jusqu'alors tout le succés qu'elle pouvoit souhaiter, j'espere que les deux lacs étant passés,[3] ils seront maintenant à Pfeffers en bonne santé:[4] Il a fait du depuis une si terrible tempete avec un vent si impetueux, qu'il a deraciné ici de Gros arbres, que ma Femme et toute sa compagnie auroit eté en grand danger, si elle àlors avoit été sur le lac. Je Vous suis obligé de la civilité, avec laquelle Vous l'avez reçue, comme sa compagnie se pressoit de partir, elle ne pouvoit pas jouir longtemps de cet honneur, mais j'espere qu'à son retour elle profitera de l'occasion pour s'entretenir plus longtemps avec Vous. Je Vous remercie infiniment de la peine que Vous avez bien voulu prendre de m'informer tout au long de ce qui s'est passé touchant la pietisterie qui a fait tant de bruit chez Vous depuis peu. Je suis curieux d'apprendre si le bannissement des personnes aura fini toute la scene: Ce que Vous me mandez de l'humeur de Ziegler pouroit bien faire soupçonner que l'intention de touts les pietistes n'est pas telle, qu'ils voudroient nous persuader, il y en a sans doute qui sont malicieux et qui ont l'esprit turbulent et inquiet, il y en a d'autres qui sont superstitieux et d'une legereté à croire tout ce que des fourbes ou des fols leur debitent comme des inspirations: Il y en a peutetre qui ont un veritable zele de pieté, qui gemissent et soupirent à cause de la corruption de ce siecle, qui regne parmi les Ecclesiastiques pas moins et meme plus que parmi les politiques. Ensorte qu'il me semble qu'il faudroit faire quelque difference dans la punition de ces gens, et s'informer exactement de leur conduite, de leur moeurs et de toute leur vie passée; peutetre s'en trouveroient-ils, qui meriteroient un traitement moins rigoureux, d'autres qui seroient dignes de louanges pour le zele et pour le bon but qu'ils ont, mais quelques uns qui devroient etre chatiés comme des mutins et des seditieux: et enfin quelques autres que l'on devroit envoyer dans les petites maisons comme des fous et des fanatiques: Voilà mes foibles pensées sur les affaires des pietistes. Quant au reste je me recommende à l'honneur de Votre souvenir et Vous prie d'etre persuadé que je ne cesserai de ma vie d'etre avec un attachement inviolable Monsieur et tres honoré Ami Votre tres-humble et tres-obeissant Serviteur J. Bernoulli.
Bale ce 15 Juli 1716.
P. S. Voici l'incluse pour ma Femme,[5] que je Vous prie de Lui envoyer par le messager de Coire[6] ou par une autre occasion plus sûre et plus promte.[7]
Fussnoten
- ↑ Johannes Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1716.07.04 und 1716.07.12.
- ↑ Walenstadt.
- ↑ Es handelt sich um den Zürchersee und den Walensee.
- ↑ Dorothea Bernoulli-Falkner (1673-1764) reiste von Basel über Zürich und Walenstadt zur Kur nach Bad Pfäfers im Kanton St. Gallen. Der Brief aus Walenstadt an ihren Mann ist anscheindend verloren.
- ↑ Dieser Brief ist anscheinend nicht erhalten.
- ↑ Chur.
- ↑ Das Datum und das P. S. stammen von Johann I Bernoullis Hand.
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