Scheuchzer, Johann Jakob an Bernoulli, Johann I (1731.05.17)
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| Kurzinformationen zum Brief mehr ... | |
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| Autor | Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733 |
| Empfänger | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
| Ort | Zürich |
| Datum | 1731.05.17 |
| Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
| Signatur | Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 667, Nr. 147* |
| Fussnote | |
Monsieur et tres honoré Amy.
S'il y a quelque chose, qui me peut sensiblement toucher, et mesme affliger, c'est la perte considerable que vous avez soufferte de la banqueroute. Mais ce qui me console aussi, c'est votre resignation veritablement chretienne à la volonté de Dieu, laquelle vous peut suffisamment rendre ce que vous avez perdu, et mesmes au delà, vous combler des autres benedictions, ce que je souhaite de mon coeur. Pour ce qui regarde le voyage de M.r Escher, je vous puis asseurer, que je n'en scavois rien jusques à l'ouverture de votre Lettre. Vous pouvez bien croire, que ce n'etoit pas à moy de demander le veritable sujet de l'intention du voyage. Et mesmes, si j'en avois demandez quelque chose là dessus, j'aurois peut etre obtenu une reponse equivoque. Vous scavez la maxime, qu'ils observent sur tout dans des cas semblables, il secreto e l'anima del negotio. Je suis persuadé, que cette perte, que vous avez soufferte, affligera aussi bien M.r Escher que moy. Ces Mess.rs outre ce qu'ils ont pus peut etre (car je n'en scay rien encore de certain) retirer, sont encore actuellement interessés pour 5 à 6000 florins. Vous les trouverez sans doute dans la Liste des crediteurs, ou nella bilancia fatta. Apparemment les banqueroutiers se seront fourni d'une bonne somme d'argent, pour pouvoir subsister ailleurs. Un bruit court, qu'ils se retirent en Moscovie. Et peut etre il ne sera pas hors de propos, d'en donner advis en tout cas à Mons.r votre fils (que je salue tendrement) pour qu'il les y puisse poursuivre, et demander satisfaction. Nos banqueroutiers d'aujourdhuy sont si raffinés, qu'apres avoir perdu leur honneur et reputation ils deviennent apres la banqueroute plus riches, qu'ils n'ont eté auparavant. Sie machen frischen Tisch, au depens d'autruy. Le grand nombre des banqueroutes, qui se multiplie furieusement, otera enfin le credit mutuel des marchands mesmes, et donnera peut etre occasion aux Puissances de songer à des Traités touchant la maniere de traiter les Banqueroutiers, qui se sauvent ailleurs.
Je prie Dieu qu'il vous protege par sa Grace, et suis avec entiere sincerité Monsieur votre tres h. et tres ob.t servit.r J. J. Scheuchzer.
Zuric ce 17. May 31.
Mons.r Buxtorff aura la bonté de continuer son journal, et de le communiquer par mois: je promets le reciproque.
A Monsieur
Monsieur le Docteur Jean
Bernoulli Prof.r des Mathema-
tiques trescelebre etc.
à
Basle
Fussnoten
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