Scheuchzer, Johannes an Bernoulli, Johann I (1719.01.14)

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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Zürich
Datum 1719.01.14
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 115*
Fussnote



File icon.gif Monsieur mon Trescher Patron

Enfin nôtre Jubilé s'est terminé fort heureusement, hormis que quelques uns ont eû le bonheur d'être dechiré par les Declamateurs. M.r Hofmeister, qui etoit le premier à exalter les benefices, que Dieu a donné à notre Eglise depuis la Reformation[1] a eu la bonté de declamer fort vigoureusement contre mon Frere, et ses Leçons sur les textes De l'Ecriture Sainte qui ont besoin d'une explication Phisico-Mathematique, entre autre en s'adressant au Senat il doit avoir dit, detestamini hominem, qui Mathematico ratiocinio novam Theologiam introducere studet. Nous nous sommes preparé pour cela, et c'est la raison pourquoy nous ne sommes pas comparu dans cette Solemnelle harangue: tout cela se faisoit aprés qu'il a combattu les Pietistes, heretiques execrables, et principalement l'Econome Bodmer, qui s'en creve de rire;[2] tout ce qu'il y a d'honnêtes gens ont desapprouvé sa maniere d'agir: Dieu le luy pardonne, cet acte s'etant prononcé peu de jours aprés la S.te communion, il a, à ce qu'il me semble, donné une belle preuve de son amour envers[3] ceux qui sont non seulement membres de l'Eglise, et qui vivent sans scandale, mais encore qui sont ses concitoyens. La dispute s'est passée fort amiablement, on a tranché en mille mourceaux l'Antichrist de Rome en riant, et sans beaucoup se donner de la peine; On s'est servi d'une tres belle politique, car on a mis sur la Chaire un Respondant qui ne sçavoit rien, à fin de faire comprendre au public, que la verité se pouvoit defendre d'elle même: Dans les preches nous avons entendu comme Dagon en se precipitant, avoit perdu touts ses quattres pâttes etc.[4] Voila ce qui s'est passé de plus remarquable; En attendant je vous suis infinement obligé pour vos voeux, qui sont beaucoup plus raisonnables que ceux que l'on fait ordinairement, car à un homme de cent Ans, on ne manque pas ordinairement de luy souhaitter encore une quantité d'autres. Vous me faites terriblement rougir de l'Erreur commis dans le Methodus Graminum,[5] vous dites la verité, je me suis tant jetté sur cette matiere là que j'aurois juré cet axe du genre feminin. Le public me le pardonnera, la matiere que je traite est d'un genre tel, qu'il faut plustôt penser à la bien eplucher, qu'aux mots; je prendray pourtant mieux garde dans l'avenir, que je n'ay fait par le passé: cependant je me flate de pouvoir satisfaire aux Botanistes, et que le Public me faira la justice d'avouer, que l'Ouvrage n'est pas indigne d'être sous la vüe du Monde. File icon.gif Voicy la deuxieme feuille de mon Methodus, et la premiere de l'Histoire,[6] qui va être imprimée incessamment, à fin qu'elle puisse paroître tout entiere, s'il est possible à Pâque: En même temps je prend la liberté de vous supplier de mander l'enclose[7] à Son adresse comme vous avés eû la bonté de le faire par le passé, dont je vous suis infinement obligé. Nous verrons astheure ce qu'en fairont Mess.rs les Reformateurs à Padoüe et le Senat à Venise, peut être qu'ils trouveront par là le moyen de retirer leur parole avec plus d'honneur, ou bien de la soutenir en qualité d'honnêtes gens.[8] Je ne sçay ce que j'ay à dire touchant mon destin, mais à vous parler net, je vois que l'affaire pourroit fort bien manquer. M.r Vôtre Neveu m'ecrit du 17.e xbre du passé,[9] que M.r Michelotti êtoit averti de ne se plus mêler de cette affaire, et qu'il n'y avoit plus rien à esperer pour moy, Mess.rs Les Reformateurs s'etants enfin resolu, de se desister de leurs dessein de me proposer au Senat: Mais du 31. il m'ecrit[10] que M.r Vincenti cy devant Resident esperoit de reüssir malgré toutes les oppositions: Cette fois je manque d'avis, puisque à cause du mauvais temps la Poste n'est pas encore arrivée. Je ne sçay si je dois plus esperer quelque chose ou non, au moin l'affaire me paroit fort problematique. Du Reste je n'ay pas offert 275 florins à M.r Konig pour ses Livres, mais bien 250 et si l'affaire reüssit je seray homme de parole, bien qu'il veuille attendre d'autres achetteurs plus agreables que moy, je l'ay prié en attendant pour quelques uns, mais il me les a refusé, et pourtant il attendra fort long temps avant qu'il les puisse vendre en compagnie, il y aura toujours une bonne partie qui luy restera en arriere, et principalement ceux que l'on peut trouver partout, et qui n'ont rien de rare: cependant je ne sçay aucun marché fait, ce que je luy ay marqué êtoit une offerte conditionnée, à la quelle je m'obligerois toujours, si je n'avois pas l'occasion de me pourvoir par cy et par là des autheurs que j'ay demandé de M.r König, comme actüellement j'ay ecrit deja à Paris et à Londres, pour en tirer ceux qui sont de Leurs crû: le reste se trouve par hazard à beaucoup meilleur marché.

File icon.gif J'ay en main pour M.r Vôtre Neveu le Professeur la valeur de la Lettre de Change de 2900 Livres de Venise, la Somme de 555 flor. 50 X.rs valeurs de nôtre Ville: J'ay cherché une occasion pour vous faire payer cette somme à Basle, mais je ne l'ay pas pû trouver, ainsy vous m'ordonnerés ce que j'auray à faire avec cet argent, si je dois l'envoyer par poste, car j'aurois voulû epargner le port. Je fais mes treshumbles compliments à Mad.e Votre chere Epouse et à toute Vôtre belle famille me professant toujours de coeur et de bouche Monsieur mon Trescher Patron Votre tres humble et tresobeissant Serviteur D.r Jean Scheuchzer.

Zuric en hâte ce 14.e Janv.r 1719.


Fussnoten

  1. Johann Kaspar Hofmeister hielt am 31. Dezember 1718 im Rahmen des 200-jährigen Reformationsjubiläums eine Rede, die unter dem Titel Oratio secularis de magnis in Ecclesiam Tigurinam, inde a primo ad ejus ad secundum a reformatione jubilaeum, collatis a Deo beneficiis, in: Seculare sacrum in honorem Dei ter opt. max. ob ecclesiam ab erroribus in doctrina, in cultu a superstitione, et rempublicam a servitute et contemptu clericali, ducentis abhinc annis, ministerio M. Huldrici Zuinglii, feliciter liberatam ... celebrabunt Joh. Caspar. Hofmeisterus, ... David Holzhalbius, ... Joh. Jacob. Reutlingerus ..., Tiguri [Zürich] (D. Gessner) 1719, pp. 3-36 abgedruckt wurde.
  2. Die hier genannten Stellen finden sich in der Oratio auf pp. 30-31 und sind in der gedruckten Fassung offenbar abgemildert. Zu dieser Affäre vgl. den Brief von Johann Jakob Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1719.04.00.
  3. Im Manuskript steht "evers".
  4. Vgl. 1. Sam 5,1-4, wo allerdings nur vom Verlust der beiden Hände der umgestürzten Dagon-Statue die Rede ist.
  5. Scheuchzer, Johannes, Operis agrostographici idea seu Graminum, juncorum, cyperorum, cyperoidum, iisque affinium methodus, Tiguri [Zürich] (H. Bodmer) 1719.
  6. Scheuchzer, Johannes, Agrostographia sive Graminum, juncorum, cyperorum, cyperoidum, iisque affinium historia, Tiguri [Zürich] (H. Bodmer) 1719.
  7. Im Manuskript steht "enlose".
  8. Zu Scheuchzers Berufung auf den botanischen Lehrstuhl in Padua siehe die Anmerkung im Brief von 1718.05.08.
  9. Nicolaus I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von 1718.12.17.
  10. Nicolaus I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von 1718.12.31.


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