Bernoulli, Johann I an Scheuchzer, Johann Jakob (1716.04.29)
Kurzinformationen zum Brief mehr ... | |
---|---|
Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Empfänger | Scheuchzer, Johann Jakob, 1672-1733 |
Ort | Basel |
Datum | 1716.04.29 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | ZB Zürich. SIGN: Ms. H 318, pp.63-66 |
Fussnote |
Monsieur et tres-honoré Patron
J'ai reçû avec beaucoup de plaisir la lettre que Vous m'avez fait l'honneur de m'ecrire[1] en m'envoyant le reçû de mon fils[2] qui a touché 8 Louisd'or vieux sur le conte de Mr. Vôtre Frere: J'espere que Mr. Vôtre Frere aura reçû ma derniere lettre que je lui ecrivis il y a 15 jours,[3] et dans la quelle je Lui envoyai 8 Louisd'or en especes pour son remboursement, j'en attens une notification; cependant je Vous prie Monsieur de Lui reiterer mes remercimens, comme j'en fai aussi à Vous, de toutes les Civilités que mon Fils a reçûes chez Vous, et en particulier du credit que Mr. Vôtre Frere Lui a voulu faire: Je me reserve à Vous en temoigner à tous deux ma reconnoissance en toutes les occasions.
Je me doutois bien que Vôtre grande Reforme s'en iroit en fumée, par les raisons memes que Vous alleguez présentement: On auroit dû se contenter au commencement de reformer seulement l'Ecole triviale; je m'assure que les Professeurs, qui voyant qu'on en vouloit aussi à eux memes, ont traversé l'affaire, auroient employé toutes leurs forces pour avancer un si noble dessein; car qui est ce qui eût voulu passer pour Fauteur de la confusion et de l'ignorance? ainsi quand on seroit venu à bout de mettre dans un bon état la basse école, le bon effet que cela auroit produit, n'auroit pas manqué de montrer l'utilité et la necessité de porter une semblable reforme aux Colleges de Professeurs: c'est au moins là le but que nous nous proposons dans ce meme travail, qui ne concerne d'abord que notre Ecole triviale: Les Commis nommés pour cet'affaire, du nombre des quels j'ai l'honneur d'etre, viennent d'achever le Projet de la nouvelle disposition suivant la quelle on doit regler les classes, les Precepteurs, les methodes, et les Pensa; il n'en reste que l'Execution pourvû que ce grand ouvrage n'echoue, quand on en viendra là.[4]
C'est une grande profanation de Vous obliger d'enseigner l'arithmetique dans une Ecole basse en qualite de Precepteur ou de Maitre d'ecole, je quitterois plutot ma charge, que d'y obëir. Mais les Leçons que Vous faites dans le College sur les passages de l'ecriture sainte physiques et mathematiques, sont assurement curieuses: Detlev Cluver a fait quelque chose de semblable à l'egard de la formation de la Terre, du Deluge, des Cometes et de la combustion future de la Terre,[5] comme Mr. Vôtre Frere a vû chez moi: Le bon nombre d'Auditeurs que Vous avez, marque assez que tout le monde chez Vous ne prend pas plaisir à voir que l'ignorance soit sur le throne et que Mesd.lles les Sciences ayent l'honneur de lui baiser la robbe. Il faut un peu de temps pour dissiper les nuages que les siecles de barbarie et d'ignorance ont repandu sur la lumiere de la verité et sur l'eclat des belles sciences; mais enfin la lumiere perce et chasse les tenebres, cela n'arrive que peu à peu; nous en voyons l'effet touts les jours à la honte et à la confusion des Fauteurs des vieilles niaiseries: il y a 20 ou 25 ans que je n'aurois pas accepté beaucoup d'argent pour placer publiquement notre Terre au nombre des Planetes et pour garnir les autres Planetes d'habitans et de toutes sortes de creatures: on m'auroit ici brulé tout vif;[6] mais aujourdhui je soutiens de telles choses dans nôtre academie toutes les fois que le rang de presider aux étudians vient à moi, je me moque de touts ceux qui grondent quelque fois en secret, sans oser eclater, car ils sçavent qu'ils seroient pitoyablement turlupinés, s'ils entreprenoient de contredire en face à ce qui commence de passer pour une verité notoire et reçue de tous les plus eclairés d'entre les hommes. Mes complimens s'il Vous plait à Mr. Vôtre Frere, et croyez que je me fai un plaisir singulier en me nommant Monsieur Vôtre treshumble et tres-obeissant serviteur J. Bernoulli Dr.
Bale ce 29. Avril 1716.
Fussnoten
- ↑ Johann Jakob Scheuchzer an Johann I Bernoulli von 1716.04.18.
- ↑ Nicolaus II Bernoulli (1695-1726).
- ↑ Johann I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von 1716.04.15.
- ↑ Bereits im Spätjahr 1713 wurde auf Veranlassung der Regenz der Universität Basel eine aus Visitatoren und Deputaten bestehende Kommission gebildet, die für die Verbesserung der Zustände am Gymnasium sorgen sollte. Erst ein Jahr später erhielten Johann I Bernoulli und Samuel Battier den Auftrag, als Visitatoren den Schulbetrieb des Gymnasiums zu kontrollieren. Johann I Bernoulli bezieht sich hier auf die Verbesserungsvorschläge, die er zusammen mit weiteren Kommissionsmitgliedern am 25. April 1716 der Regenz zur Genehmigung vorlegte. Der handschriftlich erhaltene Text trägt den Titel Vorschläge zu Verbesserung und bequemeren einrichtung des hiesigen Gymnasij, auff befelch Magnifici D. Rectoris, deren Hochgeachten Herren Deputaten, und übriger hierzu Committierten ansehnlichen Gliederen der EE. Regentz von der kleineren Deputation vorgeschlagen und ist aufbewahrt im Staatsarchiv Basel-Stadt, Erziehung N 1 Allgemeines und Einzelnes, 16. Jh. - 1816. Dieser Text wurde mit kleinen Abweichungen am 28. Mai 1718 vom kleinen Rat genehmigt. Bernoullis Gymnasialreform wurde allerdings erst 1725 umgesetzt. Siehe dazu Burckhardt-Biedermann, Theophil, Geschichte des Gymnasiums zu Basel. Zur dritten Säcularfeier im Auftrag der Schulbehörde, Basel (E. Birkhäuser) 1889, pp. 111-137.
- ↑ Clüver, Detlev, Geologia sive philosophemata de genesi ac structura globi terreni. Oder: Natürliche Wissenschafft, von Erschaffung und Bereitung der Erd-Kugel, wie nemlich nach Mosis und der ältesten Philosophen Bericht aus dem Chao durch Mechanische Gesetze der Bewegungen, die Erde sey herfür gebracht worden. ..., Hamburg (G. Liebezeit) 1700.
- ↑ An der Universität Basel war es im 17. Jh. lange verboten, den Kopernikanismus zu lehren. Die Lehre war deshalb im 1662 erschienen Syllabus controversiarum indexiert. Im Jahr 1675 wurde dem Basler Mathematikprofessor Peter Megerlin noch verboten, weiterhin die kopernikanische Theorie zu lehren und 1681 wurde sein Werk Systema mundi Copernicanum argumentis invictis demonstratum & conciliatum theologiaevon 1682 zensuriert. Erst gegen Ende des 17. Jahrhunderts öffnete sich die Universität zusehends moderneren wissenschaftlichen Anschauungen. Andreas Staehelin nennt in seiner Universitätsgeschichte, p. 444, das Jahr 1696 "Markstein in der Geistesgeschichte Basels" mit der Berufung Samuel Werenfels' an die theologische Fakultät und mit der Einführung neuer Lehren wie jene Pufendorfs oder Grotius'. Gleichzeitig trugen auch Jacob Bernoulli und Theodor III Zwinger zu einer wissenschaftlichen Öffnung der Universität bei.
Zurück zur gesamten Korrespondenz