Bernoulli, Johann I an Crousaz, Jean Pierre de (1724.06.03)
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Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Empfänger | Crousaz, Jean Pierre de, 1663-1750 |
Ort | Basel |
Datum | 1724.06.03 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | BS UB, Handschriften. SIGN: L I a 656, Nr.17 |
Fussnote | Am Briefkopf eigenhändig "à Mr. de Crousaz" |
Monsr.
J'ay l'honneur de vous accuser la reception de la nouvelle Edition de votre excellent Traité du Beau;[1] c'est veritablement un beau present dont je vous suis infiniment obligé; après qu'il sera relié je me donneray le plaisir de le lire avec beaucoup d'attention, vu les belles choses que j'y ai rencontré en le parcourant legerement. Les Anglois cesseront sans doute de se plaindre de n'y trouver pas assez sur la beauté des Sciences; Je me flatte suivant ce que vous m'aviez fait esperer dans une de vos lettres anterieures,[2] d'y trouver quelque[s] eclaircissement[s] de certains endroits dans votre commentaire, qui peuvent donner occasion aux Anglois d'en tirer des Armes contre nous dans la querelle qu'ils nous ont suscittée depuis si longtems; mais me voyant frustré de mon esperance, j'ai tout à craindre de la malignité de nos Adversaires, qui à coup seur ne manqueront pas tot ou tard de se prevaloir de l'avantage qu'ils s'imagineront pouvoir tirer de l'ecrit d'un de nos propres compatriotes pour me disputer le droit d'invention qui m'est dû par rapport au calcul integral et plusieurs autres decouvertes, qu'ils ont l'impudence de me vouloir ravir. Cependant Mr. je me suis aperçu si je ne me trompe[3] que mon nom a eu l'honneur d'entrer dans votre Ouvrage, et cela à l'occasion de mon memoire sur le Centre d'oscillation:[4] Vous en parlez d'une maniere honorable au dessus de son merite c'est de quoy je vous fais mes tres humbles remercimens. On m'a assuré ces jours passés qu'on vous a appellé à Groningue pour y etre mon Successeur dans la chaire de mathematique[s] et que vous avez accepté cette vocation; si cela est je vous en felicite de tout mon coeur; mais prenez garde des Theologiens d'une certaine trempe, qui m'ont persecuté en mille manieres pendant les 10 années que j'eu l'honneur de remplir cette chaire dans cette ville là, et auxquels il n'a pas tenu que je ne fusse perdu de reputation;[5] il est vray que le Magistrat m'a toujours soutenu contre eux, cependant le souvenir de ces cruelles persecutions a eté en partie la cause que j'ay donné le refus à Messrs. les Curateurs de l'Université de Groningue lorsqu'ils m'y appellerent la seconde fois il y a 7 ou 8 ans; Je souhaite que vous puissiez faire vos fonctions avec plus de tranquillité; le plus zelé de mes Adversaires etant mort, homme rusé, malin et pernicieux instrument pour ruiner les belles Sciences et en particulier les Mathematiques qu'il consideroit comme le fleau de la vieille Philosophie et Theologie Scholastique, dont il etoit grand defenseur; Je finis en vous asseurant que je continue d'etre avec toute la Consideration possible, Monsieur Votre tres humble et tres obeissant serviteur J. Bernoulli
Bâle ce 3 Juin 1724
Fussnoten
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