Crousaz, Jean Pierre de an Bernoulli, Johann I (1716.06.16)
Kurzinformationen zum Brief mehr ... | |
---|---|
Autor | Crousaz, Jean Pierre de, 1663-1750 |
Empfänger | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Ort | Lausanne |
Datum | 1716.06.16 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 656, Nr.6* |
Fussnote | Siegel |
Monsieur
Lorsque Mss. de Villars partirent d'ici je n'eus pas un moment libre pour me donner l'honneur de vous ecrire. Je les felicite de tout mon coeur d'estre disciples d'un si grand maitre, des leçons de qui je me ferois toujours gloire de profitter. Vous me faites bien de l'honneur, Monsieur, de vouloir parcourir mes Opuscules et d'y donner quelques parties d'un temps precieux que vous sçavés employer pour produire les plus exquis et les plus excellens ouvrages. Il est vray, Monsieur, qu'en m'honorant de vos remarques vous travaillés en quelque sorte pour le public auquel vous vous devés, et cela par l'empressement que j'auray toujours à en profitter. J'aurois pu me contenter de dire en general que la direction de l'aiguille vers le Nord est un secours pour la Navigation, mais preferant une expression plus determinée à une vague; J'ay dit qu'elle étoit un secours pour les Latitudes, et cela parce qu'elle sert à nous mettre sur la meridienne; De plus lorsque par l'obscurité du temps ou l'agitation de la tempeste, l'on n'est pas en etat de prendre l'aberration; La direction de l'aiguille peut servir à connoistre par estimation de quelle quantité on est avancé vers le Nord, parce qu'on scait l'Angle que fait avec l'aiguille le direction qu'on a suivi.
Voila ce que j'ay a dire sur le choix de mon expression. Quand votre loisir vous permettra de m'honorer de quelqu'autres, vous n'aurés jamais de disciple qui les reçoive avec plus de reconnoissance.
On m'a ecrit que M. Bernard a critiqué mon Arithmetique dans la continuation de ses Nouvelles,[1] mais il ne nous en est encore parvenu que deux mois. Ainsi j'ignore encor ce qu'il y relève. Si vous vous servés de son avis, j'auray la gloire de la docilité par ma promptitude à dire subscribo.
Ne vous derobe-je point trop de temps par la longueur de ma lettre. Permettés moy, Monsieur, d'y ajouter encore deux articles.[2] Il me paroit que M. le Marquis de l'Hopital se sert des secondes differences pour des developpées où les premieres suffisent et fournissent une solution plus aisée. Me trompe-je?
Il me paroit que M. Guinée repond bien cavalierement aux questions qu'on luy avoit proposées sur les Plus Grands et les Moindres dans les Memoires de l'Academie.[3]
Il ne determine pourquoy il faut preferer le Numerateur quand on peut l'avoir au Denominateur, et s'il y a des cas où on est forcé de se reduire à celuy-ci.
Il y a encor un endroit où sans le prouver il se fonde sur la verité d'une Inverse qui ne me paroit pas veritable. Je n'ay pas presentement le Livre, mais tout cela vous est familier. Je serois ravi que vos occupations vous permissent de me dire votre sentiment sur ce morceau de M. Guinée. Faites moy toujours la justice de vous persuader qu'entre ceux qui vous honorent personne ne peut estre avec plus de zele que moy Monsieur Vostre tres humble et tres obeissant serviteur J. P. De Crousaz
Monsieur Bernoulli tres Celebre Professeur
dans l'Academie de
Basle
Fussnoten
Zurück zur gesamten Korrespondenz