Crousaz, Jean Pierre de an Bernoulli, Johann I (1715.11.20)
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Kurzinformationen zum Brief mehr ... | |
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Autor | Crousaz, Jean Pierre de, 1663-1750 |
Empfänger | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Ort | Lausanne |
Datum | 1715.11.20 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 656, Nr.4* |
Fussnote | à Lausanne Original |
Monsieur
Je vous demande pardon si je me sers de la Messagerie ordinaire, pour vous envoyer peu de chose. C'est en attendant inutilement des occasions plus commodes qu'enfin mon traité du Beau[1] est devenu un vieux livre. J'ai mesme perdu l'errata que j'avois composé. Il y a environ 80 fautes. Quelques unes sur la Musique peuvent faire de la peine à ceux à qui la connoissance de la matiere mesme ne fournit pas la maniere de les corriger. Au reste, Monsieur, quand j'envoye de mes compositions à des scavants de vostre distinction, et à ceux là mesme qui vous sont inferieurs de bien des degrés, je ne pretens pas les engager à perdre leur temps à les lire, c'est un tribut que je leur rend, et si vostre loisir vous permet d'y jetter les yeux, vos remarques tourneront à compte à la republique des lettres par le profit que j'en ferai.
Il seroit à souhaiter pour ceux qui ont perdu leurs maisons à Londres que l'on eut[2] pu seulement comparer la chimere des longitudes à la montagne qui enfantat un rat; Pour moi je n'en attendois pas davantage, mais il est bien arrivé pis: Les Princes n'ont qu'à promettre des rescompenses, et on verra sur ce chapitre, comme sur celui du mouvement perpetuel, que ce n'est pas seulement en matiere de pierre philosophale, que l'imagination des hommes se trouble dés qu'elle s'applique à un sujet avec trop d'ardeur; Et si pour avoir compris quelques ouvrages de Mathematique on se trouvoit au dessus des foiblesses humaines, cette science seroit sans prix, mais elle ne va pas à faire l'impossible et son merite est pourtant borné, quoi qu'au dessus de toutes les autres sciences; C'est dans cette persuasion que je me suis fait un devoir d'essayer d'en rendre l'etude plus aisée, et de les traiter d'une maniere dont le fruit s'estendit d'avantage sur les autres, et sur la
perfection de l'esprit; J'ai composé dans cette veue la petite dissertation que je vous envoye à laquelle je joind un essai D'Arithmetique:[3] Tout cela aussi que quelques autres ouvrages dont celui ci pourra etre suivi ne vont qu'à applanir le chemin qui conduit à l'intelligence de vos sublimes productions, personne ne les admire plus que moi et ne se fait un plus grand plaisir de vous rendre justice. C'est avec une parfaite estime et un veritable zele que je suis Monsieur Vostre tres humble et tres obeissant Serviteur J. P. De Crousaz
Fussnoten
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