Bernoulli, Johann I an Montmort, Pierre Rémond de (1717.04.08)
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Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Empfänger | Montmort, Pierre Rémond de, 1678-1719 |
Ort | Basel |
Datum | 1717.04.08 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | BS UB, Handschriften. SIGN: L I a 665, Nr.7 |
Fussnote | Am Briefkopf eigenhändige Bemerkung von Joh. I B. "à Mr. de Monmort à Paris 8 avr. 1717". Am Briefende gestrichen "P.S. Je vous prie Monsieur de depecher la cijointe pour Ex[m] en Angleterre." |
8 avr. 1717
Monsieur
Il y a deja quelques mois, que j'ay envoyé à mon Neveu la Lettre que vous m'aviez adressée pour Lui;[1] j'espere qu'il l'aura reçue et peut etre Vous a-t-il repondu: Vos decouvertes sur les suites infinies faites par une espece de calcul differentiel et integral si je m'en souviens bien me paroissent tres curieuses et dignes de Votre application pour les pousser plus loin: mon Neveu y trouvera sans doute de quoi occuper son esprit, pourvû que les nouvelles occupations que Lui donne sa charge ne Lui otent pas le temps de vaquer à ces sortes de meditations, car dés qu'on est Professeur, on n'est plus maitre de soi meme, il faut donner son temps à des occupations, que nous imposent ceux, pour qui il faut travailler, il faut prendre comme à la volée, certains momens, qui se presentent quelques fois, que nous pouvons nous approprier pour les appliquer à nos propres etudes. La nouvelle de la mort de Mr. Leibnits n'est que trop vraie, si c'est une grande perte pour les sciences, c'en est une bien grande pour moy en particulier, à cause de la liaison fort etroite, que j'avois avec Lui depuis prés de 30 ans, qui m'etoit fort utile à plusieurs egards: il seroit à souhaiter que ses heritiers voulussent communiquer au public ce qu'ils auront trouvé de plus curieux dans ses manuscripts; je sçai qu'il a laissé quantité de choses presque achevées pour la presse, entre autres un commercium epistolicum, qu'il avoit dessein, à ce qu'il m'avoit ecrit, de donner au jour, pour refuter celui que Mr. Keil a publié en Angleterre.[2] Ce Mr. Keil aura beau jeu, s'il veut continuer la querelle contre Mr. Leibnitz, car celuici par son silence lui donnera gain de cause et le laissera maitre du champ de bataille à moins qu'un autre ne prenne la defense du defunt. Il y a quelques ans que Mr. de Moivre m'a mandé, que Mr. Newton fera reimprimer pour la troisieme fois ses Principes et qu'il prendra lui meme le soin de la correction:[3] Vous me dites, qu'il fait actuellement reimprimer cet ouvrage comme aussi son Optique;[4] je me flatte de voir dans l'un et l'autre de nouvelles augmentations, et qu'il me rendra justice dans ses Principes au sujet de sa meprise que j'ay decouverte dans la premiere Edition et pour laquelle Mr. Keil m'a voulu faire une querelle d'allemand, accoutumé comme il est de declarer la guerre à touts ceux qui trouvent quelque chose à corriger dans Newton.
Il me tarde de voir l'Histoire des Fluxions de Mr. Raphson,[5] je me figure par avance que les non-Anglois y auront peu de part aux nouveaux calculs, on ne verra sur la scene, que le seul Mr. Newton briller comme l'inventeur unique de toutes les belles methodes. Je suis bien aise d'apprendre que Mr. de Moivre, qui me doit reponse depuis assez longtemps,[6] fait reimprimer son livre des hazards, avec des additions considerables;[7] j'espere qu'il m'en enverra un exemplaire: à propos des hazards, sçavez Vous Monsieur, que l'année passée on vit paroitre un livre sur cette matiere publié en Hollande, il est ecrit en flammand, en voici le titre "Uitrekening der Kanssen in het spelen, door de Arithmetica et algebra, benevens eene verhandeling van Lotteryen en intrest, door N. N. Te Amsterdam, by de Weduwe van Paul Marret 1716, in 4.to groot 39 bladen."[8]
Je n'ai pas vû le livre lui meme, mais seulement un petit extrait dans un des journeaux d'Hollande; on fait bien mention honorable de Vôtre excellent ouvrage de la premiere Edition sans parler de la seconde, d'où je conclus que l'Autheur, qui n'est pas nommé n'a rien sçn'a rien sû de la seconde Edition, le journaliste parle de cet Autheur avec beaucoup d'eloge, comme d'un Mathematicien tres expert et qui merite ce nom aussi parfaitement (ce sont les termes du journaliste) que qui que ce soit;[9] selon le meme journaliste il a poussé cette matiere plus loin en montrant des choses, qu'on ne sçavoit pas encore: cependant dans le peu que j'ay vû dans cet extrait, j'ay remarqué des erreurs et des faussetés insignes: par ex. voulant donner la solution du probleme contenu dans Vôtre premiere Edit. p. 162 pris dans le sens que Lui donne la proposition, on avance que le sort de Pierre est à celui de Paul comme environ 47 à 4; au lieu que la veritable raison est incomparablement plus grande, selon que je montre dans ma lettre p. 294 de Votre seconde Edition.[10]
Je ne sçai ce que Mr. Newton entend par le cartel que feu Mr. Leibnits lui doit avoir envoyé de ma part et aux Mathematiciens Anglois, comme pour les defier en duel, je Vous proteste Monsieur que je n'ai jamais eu la pensée de me commettre avec Messr. les Anglois ni d'entrer en lice, quand meme quelqu'un d'eux m'attaqueroit bien loin de les defier le premier, le temps et le repos me sont trop precieux pour les prodiguer et consumer en vaines disputes: mais voici ce que c'est: Mr. Leibnits m'ayant demandé si je ne pourois pas Lui fournir quelque probleme pour le proposer à Mess. les Anglois et en particulier à Mr. Keil, qui fait tant le fanfaron, pour la solution duquel il seroit requis une adresse particuliere, dont on ne s'aviseroit pas aisement sans la connoissance de quelques methodes, que nous avions trouvées dans le temps que j'etois encore en Hollande et que Mr. Leibnits ne trouvoit pas à propos d'en faire part au public, me priant pour cela de menager le secret, à fin de s'en servir un jour utilement contre ceux qui voudroient nous braver, comme il arrive aujourdhui. Pour faire donc plaisir à Mr. Leibnits j'ay imaginé un probleme, qui me paroissoit avoir les qualités telles, qu'il avoit souhaitées;[11] je Lui en fis part avec une double solution, à fin de proposer le probleme aux Anglois, mais sous son nom et comme de son chef, sans m'en meler aucunement selon qu'il m'avoit promis. Ainsi j'ay sujet d'etre etonné de voir que Mr. Leibnits m'ait ingeré comme Autheur et proposant de ce probleme et cela malgré moi et meme à mon insç mon insû: Vous aurez donc la bonté de desabuser Mr. Newton de la mauvaise opinion où il est à cet egard et de l'asseurer de ma part que je n'ai jamais eu le dessein de tenter Mssr. les Anglois par ces sortes de defis et que je ne desire rien tant, que de vivre en bonne Amitié avec Lui et de trouver l'occasion de Lui faire voir combien j'estime son rare merite, en effet je ne parle jamais de Lui qu'avec beaucoup d'eloge, il seroit pourtant à souhaiter, qu'il voulut bien prendre la peine d'inspirer à son Ami Mr. Keil des sentiments de douceur et d'equité envers les Etrangers pour laisser chacun en paisible possession de ce qui Lui appartient de droit et à juste titre: car de vouloir nous exclure de toute pretension, ce seroit une injustice criante. Voici cependant le probleme dans les propres termes comme je l'ai communiqué à Mr. Leibnitz, puisque vous temoignez le desirer:
"Problema. [Figur][12] Super recta tanquam axe ex puncto educere infinitas curvas, qualis est ejus naturae, ut radii osculi in singulis punctis et ubique ducti , secentur ab axe in in data ratione: ut nempe sit . Deinde construendae sunt trajectoriae , priores curvas normaliter secantes." Je me souviens Monsieur avoir entendu, que Vous m'enverrez une algebre de Mr. le Fevre, mais Vous sçaurez que je n'ai pas encore reçu ce livre, peutetre Vous n'avez pas trouvé d'occasion, en ce cas il n'y auroit qu'à le remettre à Mr. Varignon, car il aura bientot une belle commodité de me faire tenir tout ce qu'il a pour moi. Je suis avec tout le respect, que je Vous dois, Monsieur Vôtre tres humble et tres-obeissant Serviteur J. Bernoulli.
Bale ce 8. Avril 1717.
P. S. Je Vous prie Monsieur de depecher la ci jointe pour Exon en Angleterre.[13]
Fussnoten
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- ↑ Uytreekening der Kanssen in het Speelen door de Arithmetica en Algebra, beneevens en Verhandeling van Looteryen en Interest door N. S., Amsterdam 1716
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- ↑ Es handelt sich um den Brief von Johann I Bernoulli an Remond de Monmort von 1710 03 17, abgedruckt in Essay d'Analyse sur les jeux de hazard, Seconde Edition, Paris 1713, pp. 281-298
- ↑ [Text folgt]
- ↑ [Bild der Seite 4 mit Figur folgt]
- ↑ Dieses P. S., das sich auf eine Sendung an John Arnold in Exon bezieht, ist gestrichen.
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