Scheuchzer, Johannes an Bernoulli, Johann I (1718.06.26)

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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Zürich
Datum 1718.06.26
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 104*
Fussnote



File icon.gif Monsieur mon Trescher Patron.

Je vous rend des treshumbles remerciements pour la peine que vous avés prise en me procurant les empreintes que vous avés eû la bonté de m'envoyer; l'attachement que vous avés eû pour satisfaire à mes voeux s'agrandit beaucoup par l'association de M.r Iseli le quel je vous prie d'assurer de mes tres humbles Respects et de luy dire en même temps, que je me trouve infinement obligé, il aura la bonté de disposer de moy dans tout, où je pourray luy être utile, comme aussy M.r Faesch,[1] qui a eu la bonté de me communiquer ses Empreintes; je luy offre derechef d'autres pieces en verre, dont je possede presque 300 qui pourtant sont de differente beauté. La semaine qui vient j'auray l'honneur d'envoyer vôtre don à Son Ex.ce M.r Pasqualigo[2] qui s'en rejouira infinement. L'Apollon Actius luy a êté envoyé deja en verre, c'est depuis long temps que je le possede si bien contrefait en verre, qu'à peine on le sçauroit distinguer de l'original: mais c'est une maitre piece, et qui a fort peu de son semblable, je possede un Diomede dont l'original se trouve entre les mains de M.r Formont Refugié,[3] qui est d'un ouvrage tres excellent, et qui a l'Inscription CΟΛΩΝ ΕΠΟΙΕΙ.[4] Vous voyés par là que je n'ay pas manqué de travailler beaucoup dans cette matiere, et que je ne laisse aucune occasion pour attrapper d'autres pieçes: j'aurois d'abord contrefait en moulant la grande piece contenante l'enlevement d'une femme sur un chariot tiré de Dragons si l'Empreinte n'êtoit pas fendüe et par là même gatée, car c'est une piece fort rare, ainsy que je la regrette qu'elle doit aller à Venise dans l'habit present, il faut pourtant qu'elle marche; Mais vous voyés en même temps, que vous augmenterés beaucoup mes obligations, lors que vous m'enverrés des Empreintes des autres pierres taillées que l'on vous a communiqué, tout cela servira pour File icon.gif augmenter celles que je possede deja, et dont les Empreintes sont à Votre service, ou à celuy de nos bienfaiseurs. Mais ou il les faut faire en cire d'Espagne[5] fort bonne, ce qui est d'une assés grande depense, ou en soufre, car la colle de poisson est incapable pour servir à la moulure en verre: Je me suis, pour vous dire la verité, fort mal exprimé en descrivant la maniere de faire en soufre les Empreintes, et vous l'avés deviné[6] en disant, qu'il faut entourer les pieces avec du papier, et y jetter le soufre fondu; les Empreintes se font par là tres nettes et sans aucun defaut, en observant de mouiller les pieces avec de l'huile, mais fort superficielement, c'est aussy la maniere la plus vite, car dans une demiheure de temps on peut faire plus d'une vintaine, et la matiere coute fort peu: La piece de M.r Iseli sera moulüe aussy, mais pour l'obtenir aussy en creux dans le verre, comme est l'original il faut prendre l'empreinte creuse de celle de Cire d'Espagne, en y jettant du soufre fondû de la dite maniere.

L'Inscription sur la pierre, qui assurement n'est pas d'une grande Antiquité à cause des Accents, est tres curieuse, et sera êté faite per Encausin, comme est faite dans l'Achat votre devise,[7] qui est un peu mal reüssie, car j'ay observé que la peinture a penetré si avant dans la substance de la pierre même, qu'elle resiste plus opiniatrement à la violence du feu que la pierre elle même, ce qui rend le Secret d'autant plus beau; j'ay êtudié deja longtemps sans y pouvoir penetrer, il faut pourtant que ce soit une maniere fort facile: J'ay vû du même travail un Achat pour une Tabatiere où il y a un paysage tout entier, qui est fort beau: Autres fois il y avoit un semblable à Lucerne avec un crucifié, qui estoit debité pour Naturel, et qui êtoit beaucoup admiré de l'Ambassadeur de France,[8] qui le vouloit acheter à un grand prix, mais le possesseur ne voulut pas le laisser, du depuis File icon.gif je ne sçay ce qu'il est devenu.

Nos affaires de Padoüe vont fort lentement, hier nous reçûmes advis que l'affaire traine encore, à cause de l'Absence des Reformateurs,[9] qui ont êté à Padoüe pour celebrer la Feste de S.t Antoine,[10] et avant 8 jours nous reçûmes des Lettres fort obligeantes de M.r Pasqualigo,[11] qui donne assurance de la voix de Son Frere qui est un des Reformateurs,[12] ainsy que l'on peut avoir la meilleure esperance du monde.

La Paix de S. Galle est comme faite, il ne s'agit que de la ratification, qui suivra celle de l'Abbé,[13] alors nous entendrons lire le traité tout entier sur nos Tribus, je ne sçaurois vous dire jusqu'à present en quoi consistent les Articles, tout ce que j'en sçay, c'est, que le Pays de Toggenbourg aura beaucoup plus des libertés qu'il n'a jamais possedé, c'est dont on m'assure positivement: voicy ce qu'on m'en a dit; Le Landt-Eidt,[14] qui est le fondement de leurs liberté est in salvo tout entierement, et de 5 en 5 Ans ils sont en droit d'assembler la Lands-gmeind pour le jurer, et pour voir s'il ne se passe rien qui soit contre leurs libertés: Le Land-Recht avec Suiz et Glarone[15] êtant double, c'est à dire celuy de l'Abbé et celuy du pays de Togguenbourg,[16] subsiste sans que Zuric et Berne y ayent voulu toucher quelque chose, avec l'explication que l'on ne veut deroger rien au droit d'aucun des interessés. La paix de Religion est establie dans son entier, comme qu'elle est introduite dans les baillages communs: voila ce qui est le plus essentiel, le pis est pour ceux du Togguenbourg, que l'Abbé a le titre de leurs Prince, car ils ont eû l'ambition d'être libres, sans maitre, et peut être encore ont ils eû l'esperance d'être un Canton Suisse; mais pour vous dire la verité c'est un Peuple qui a grandement besoin d'un maitre, sous l'inspection pourtant d'autres gens, qui sont en Etat de les proteger File icon.gif en cas que l'Abbé voudroit renverser leurs privileges et libertés, comme que Zuric et Berne sont garants du Traité. Lors que l'Abbé et le pays du Togguenbourg aura quelques differents, le pays peut choisir entre touts les cantons pour Arbitres et juges, ceux qu'ils veulent, et l'Abbé de même, sans que l'un ou l'autre soit obligé de se tenir aux deux Cantons: Les Reformés outre cela ont la liberté de prendre leurs ministres et predicateurs de quel Canton qu'il leurs plaira, et ils n'ont qu'à presenter l'elû à l'Abbé qui est obligé de l'accepter, et il n'ose plus changer les ministres et les envoyer dans d'autres Paroisses, comme cela se fit au grand danger de la Religion, dans les temps passés. Voila ce que j'en puis sçavoir, avec le temps j'auray l'honneur de vous envoyer le Traitté tout entier.[17]

Du Reste en vous temoignant encore mes treshumbles obligations, et en vous suppliant d'assurer de mes treshumbles Respects Madame Votre Treschere Epouse, et toute votre belle famille je suis avec un attachement inviolable Monsieur et Trescher Patron Votre treshumble et tres obeïssant Serviteur D.r Jean Scheuchzer.

Zuric ce 26. Juin 1718.

P. S. J'ay reçû de M.r Noutli de Coire[18] 2 pacquets dont l'un est adressé à Vous, l'autre à M.r Stehelin que j'ay l'honneur de Vous envoyer separement.


Fussnoten

  1. Andreas Faesch (1695-1750).
  2. Hier ist wohl der Numismatiker Domenico Pasqualigo (1674-ca. 1746), Bruder des Riformatore Giovanni Pietro Pasqualigo, gemeint.
  3. Jean-François Formont de la Tour (gest. 1720) fand im Zuge des Erlasses des Edikts von Fontainebleau, mit dem Luwig XIV. am 18. Oktober 1685 die den französischen Protestanten im Edikt von Nantes zugestandene Religionsfreiheit wiederrufen hatte, Zuflucht in Zürich und Basel. Er war im Besitz wertvoller Gemmen und Münzen. Johann Jakob Scheuchzer stand in brieflichen Kontakt mit Formont und verfasste die Observatio CXCVII. Quil [sic] représent l’explication d’une médaille d’un prince anonime, fils de Domitien, addressée à Mons. Formond de la Tour, in: Miscellanea Lipsiensia, ad incrementum rei litterariae edita, tom. IX , Lipsiae (Haeredes Lanckisiani) 1720, pp. 221-232. Siehe auch Lüthy, Herbert, Dispersion et regroupement (La banque protestante en France de la révocation de l'Edit de Nantes à la Révolution, Vol. 1), Paris 1959, pp. 66-67.
  4. Der erste Buchstabe der griechischen Transkription ist ein "C". Möglicherweise wollte Johannes Scheuchzer mit diesem Zeichen ein grosses Sigma darstellen.
  5. „Spanisches Wachs“ ist eine andere Bezeichnung für Siegellack.
  6. Im Manuskript steht "diviné".
  7. Siehe hierzu die Anmerkung im Brief von Johann I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von 1718.06.22.
  8. Charles-François de Vintimille Du Luc (1653-1740).
  9. Seit 1516 lag die Aufsicht über die Universität in den Händen des dreiköpfigen Gremiums der "Riformatori dello Studio di Padova".
  10. 13. Juni.
  11. Dieser Brief von Domenico Pasqualigo an Johannes Scheuchzer ist anscheinend nicht erhalten.
  12. Giovanni Pietro Pasqualigo.
  13. Der vom Fürstabt Joseph von Rudolphi ratifizierte Friedensvertrag von Rorschach wurde am 6. August 1718 nach Zürich und Bern zur Ratifikation überbracht.
  14. Seit dem Tod ihres letzten Grafen Friedrich VII. im Jahr 1436 schworen sich die Toggenburger zur Sicherung ihrer Freiheiten gegenseitig den sogenannten Landeid.
  15. Die Kantone Schwyz und Glarus.
  16. Das Toggenburg war seit 1436 mit den Kantonen Schwyz und Glarus im Landrecht verbunden. Obwohl es 1468 an die Fürstabtei St. Gallen überging, behielten Schwyz und Glarus ihre Funktion als Schirmherrschaften.
  17. Der Frieden von Baden brachte dem Toggenburg trotz Wiederunterstellung unter die Fürstabtei St. Gallen weitgehende Autonomierechte. In konfessioneller Hinsicht galten künftig die Bestimmungen des Friedens von Aarau 1712 (4. Landfrieden). Die fürstäbtliche Politik strebte fortan nach einem Ausgleich unter den konfessionellen Parteien entsprechend der Maxime "Toggius ratione ducitur" ("Der Toggenburger folgt der Vernunft"). Während die Katholiken als Amtleute in der Verwaltung und in der Landwirtschaft tätig waren, beherrschten die Reformierten überwiegend das Gewerbe und die textile Protoindustrie (siehe Toggenburg in HLS).
  18. Chur.


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