Burnet, William an Bernoulli, Johann I (1712.03.26)
[Noch keine Bilder verfügbar]
Kurzinformationen zum Brief mehr ... | |
---|---|
Autor | Burnet, William, 1688-1729 |
Empfänger | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Ort | London |
Datum | 1712.03.26 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | BS UB, Handschriften. SIGN: L Ia 654, Nr.16* |
Fussnote |
Londres 15. Mars S. V. 1712
Monsieur
J'ay recu, il y a deux jours, l'honneur de votre lettre du 5.e Mars,[1] et je suis ravi de trouver une si promte occasion de satisfaire à votre curiosité, touchant le Traité de M.r de Moivre; M.r Meyer, natif de votre ville veut bien s'en charger; et comme il a dessein de partir en droiture pour Bale, j'espere que vous aurez bientot ce paquet; Je n'ay pu encore trouver M.r de Moivre lui meme, comme aussi M.r Craig et Cheyne à qui je ferois part de ce que vous me mandez à leur egard. Pour le dernier, il a entierement quitté l'etude des Mathematiques, il ne lit que les Autheurs de la Theologie Mystique - quantum mutatus etc. Je vous dis ceci pour vous faire sentir qu'il n'a plus d'attachement pour ses sentimens passés, et qu'il ne se soucit plus, si le monde l'approuve ou le condamne; c'est pourquoy je doute fort si je le puis faire penser seulement à ces matieres. Pour le livre de M.r Newton il n'est pas encore achevé, il en a meme arreté l'impression, afin d'y retoucher en quelques endroits, il y aura quelques belles constructions Geometriques toutes nouvelles dans cette edition; M.r Halley m'a dit il y a quelque tems qu'il vouloit vous faire present d'un Apollonii Conica imprimé à Oxford sous sa direction:[2] Je vous enverrois donc ces deux livres ensemble; pour la vocation de Leyde, je souhaiterois de tout mon coeur, qu'elle fut digne de votre acceptation, mais aprés toutes les remontrances que j'ay fait à M.r d'Obdam, j'ay veu qu'il n'a rien pu obtenir; cela m'a fort rebuté, et en verité j'ay perdu toute esperance de pouvoir faire quelque chose par son moyen car M.r S'Gravesande vient de m'ecrire que les M.rs de Leyde ont nommé M.r Bernard pour remplir cette chaire, ecrivain d'Ephemerides à la lettre; Quelle chute; la Hollande n'aura plus le prix des sciences, elle se contentera d'en traffiquer ce que les autres païs produisent; il y a dans ce pais un jeune homme à Cambridge nommé Cotes qui promet beaucoup, quand il produira quelque chose, je vous le feray tenir. Pour moy je vais en reculant dans ces connoissances; à peine il en est[3] resté quelque idée mais ce m'est une contrainte; et je ne cherche que le loisir et la privauté pour m'y remettre; une experience qu'on a fait depuis peu merite que je vous la conte. L'on a pris deux lames de verre bien polies, sur l'inferieure, qu'on a placé horizontalement on a laissé tomber une goutte d'huile; ensuite l'on y a appliqué la lame superieure de sorte que la goute etoit suspendue entre les deux lames en les touchant toutes deux; l'on a incliné la lame superieure, sur quoy la goute a couru au plus etroit, la meme chose est arrivé en gardant la lame superieure horizontale et en haussant l'inferieure d'un coté, meme quand toutes les deux lames, etant inclinées l'une vers l'autre furent rehaussez de l'horizon considerablement la goute n'a pas cessé de courir vers l'endroit le plus etroit jusques à un certain degré, et alors la gravitation naturelle a prevalue, et la goute a retombé le long de la lame inferieure. Cet'[4] experience demontre la force attractive de ces lames, qui estoit toujours la plus forte vers le coté où les lames s'approchoient, car dans la figure,[Figur folgt][5] le coté de la goute (qui peut etre consideré comme un cylindre tronqué) vers ayant moins de superficie que le coté vers , la goutte a eté determiné à suivre la plus forte attraction. L'on est occupé presentement à la Société à demontrer par des lettres originales que la methode des fluxions a eté connu de M.r Newton plus de sept ans avant que M.r Leibnitz n'en a rien publié et que M.r Leibnitz en pouvoit avoir vu les Principes chez un M.r Collins qui les avoit à Londres dans le temps que M.r Leibnitz y a été; et qu'ensuite par des lettres il a demandé des eclaircissemens qui montroient qu'il n'entendoit pas encore la matiere cinq ans apres que M.r Newton l'a fait voir complete à ses amis. Cette controverse a eté causé par les M.rs de Leipsick qui ont critiqué mal à propos le livre de M.r Newton sur les quadratures et de Enumeratione curvarum. Adieu Monsieur, pour cette fois, faites mes complimens je vous prie à M.e votre Epouse, à qui je souhaite toute prosperité comme à tous vos chers enfans, et à M.r votre Neveu. Je suis Votre tres humble et tres obeissant Serviteur W. Burnet
Quand vous voyez M.r Werenfelds, faites lui je vous prie mes Complimens, le porteur étant peintre a tiré un portrait de mon pere pour luy que mon pere a payé, c'est de quoy vous avertirez M.r Werenfelds, s'il vous plait.[6]
Fussnoten
Zurück zur gesamten Korrespondenz