Bernoulli, Johann I an Arnold, John (ca. 1688-17..) (1714.05.09)
[Noch keine Bilder verfügbar]
Kurzinformationen zum Brief mehr ... | |
---|---|
Autor | Bernoulli, Johann I, 1667-1748 |
Empfänger | Arnold, John (ca. 1688-17..) |
Ort | Basel |
Datum | 1714.05.09 |
Briefwechsel | Bernoulli, Johann I (1667-1748) |
Signatur | BS UB, Handschriften. SIGN: L I a 673, Nr.1, fol.9-10 |
Fussnote | Am Briefkopf die alte Nummer 5. Ein Teil des P. S. findet sich auf den linken Rändern von fol. 9v, 10r und 10v. Die Sätze auf fol. 9v und 10r sind eigenhändig. |
à Bâle ce 9 May 1714
Monsieur
J'ay eté ravi d'apprendre par vôtre lettre du premier de ce mois, que nous aurons l'honneur de vous revoir icy au plutot; j'en dois juger que l'air de ce pays ne vous a pas eté tout à fait desagreable, je parle de l'air car pour le reste de nôtre ville je ne sai, si vous y avez tout trouvé à vôtre gout, particulierement l'orgueuil et la hauteur, avec laquelle quelques ignorants veulent faire les maitres. Je suis bien aise que vous aurez dans vôtre voyage de si bonne compagnie en la Personne de Msr. Lesley,[1] auquel si je puis être utile soit par mes instructions soit autrement, je me feray un plaisir singulier de luy offrir mes services, sans que le nom qu'il a d'etre Torrys m'en empeche aucunement; car vous sçavez bien que j'estime l'honéte homme soit Torrys ou Whigs, Tros Rutulusve fuat.[2] On raisonne icy sur les affaires du temps suivant les conjonctures, presentes et par rapport à l'interest, que l'on croit que la patrie ou la Religion y a, mais cela regarde le public chacun voulant faire le Politique, d'où il ne faut point tirer de consequence pour les affaires particulieres, ni se laisser entrainer par une mauvaise passion personnelle; la vertu est estimable en tout homme de quelque secte qu'il soit ou de quelque faction, qu'il se professe: mettons donc à part l'inclination, qu'ont les gens pour les affaires publiques et considerons-les ce qu'ils sont en eux mêmes pour sçavoir le cas que nous devons faire de leur merite. Je vous suis obligé de l'avis que vous me donnez d'être en garde contre Mr. de Moivre que vous ditez être la creature de Mr. Newton; c'est apparement, que vous croyez que j'ay pris parti dans la querelle, qui est entre Messr. Newton et Leibnitz et que je me suis rangé du coté de ce dernier, mais je puis vous asseurer, que je ne me mele pas de leur dispute, et que je fai simplement le spectateur, les estimant touts deux egalement comme de grands hommes, qui sont dignes de louanges; aussi ai-je le bonheur d'être aimé de l'un et de l'autre, dont ils m'ont donné des marques sensibles en plusieurs rencontres; je suis surtout redevable, à l'un que je suis membre de la societé Royale de Londres et à l'autre que je le suis de celle de Berlin:[3] Je souhayterois seulement que ces Messr. fussent d'accord en se relachant un peu de leurs pretensions et qu'ils suivissent en cela mon exemple, puisque pour l'amour de la paix je ne fai point valoir mes decouvertes, lesquelles pourtant sans me vanter ont peutêtre contribué la plus grande partie à la perfection de l'analyse des infiniment petits, soit que vous nommiez cette analyse avec Mr. Newton, Methode des fluctions et des fluentes ou avec Mr. Leibnyts Calcul differentiel, car pour le Calcul integral, comme je luy ai imposé ce nom, parce qu'il me le falloit inventer par moi même, n'ayant alors rien vu de ce Calcul dans aucun Livre, il me semble que je pourrois pretendre à la gloire d'être Inventeur du Calcul integral avec autant de justice, que font Mess. Newton et Leibnits touchant la methode des fluxions et du Calcul differentiel, aussi suis je le premier, qui ai communiqué des regles d'algorithme reduites en forme d'analyse universelle pour remonter des differentielles aux integrales selon ma façon de parler ou des fluxions aux fluentes pour parler à la Newtoniene. Cependant je me tai car il m'importe fort peu que je passe dans l'esprit de quelques uns pour Auteur ou non, je ne suis pas si glorieux, jusqu'à troubler mon repos en me battant de tout coté et avec chaleur pour un vain fantôme de gloire, je me contente, que chacun qui est curieux de sçavoir l'origine des decouvertes, puisse trouver la verité par luy même, s'il veut se donner la peine de faire une exacte recherche dans les livres et dans les journaux; il trouvera sans doute bien des choses qui me sont dues, et que ni la methode des fluxions ni le calcul des differences ne m'ont suggerées, il ne me faudroit que quelques sectateurs zelés comme il s'en trouve quantité en Angleterre pour Ms. Newton, qui voulussent faire valoir nos droits de toutes leurs forces et crier vengeance contre quiconque, qui[4] oseroit les revoquer en doute. Vous avez peutêtre trop bonne opinion de ma Theorie de la manoeuvre des vaisseaux,[5] je vous suis obligé du jugement avantageux que vous en portez, je serois curieux d'apprendre par vôtre moyen le veritable sentiment, qu'en ont les sçavants de Paris, ne pouvant pas conter sur ce qu'ils m'en êcriront à moi meme puisque ce ne seront que des expressions de civilité, dont on ne peut tirer aucune consequence; Excepté Ms. Parent qui fait profession de critiquer tout mais le plus souvent sans l'entendre et avec une tres-mauvaise foi et avec une hauteur insupportable, il attaque sans distinction les grands genies et les mediocres, les Newtons, les Leibnits et les Huguens, n'étant pas à couvert de sa bile. Je vous ai de l'obligation de l'offre que vous me faites si obligemment de vos services; ma femme souhaite pour nôtre Fille une aune de Paris de gallon d'or de la largeur d'une main environ pour la mettre sur une coeffe Baloise, mais n'osant pas vous donner la peine de l'acheter, j'ai joint ici un petit memoire que vous aurés la bonté de rendre à Mr. Ludi, à fin qu'il se charge de cette commission. Que si en suite vous voulez prendre la peine de nous apporter cette emplette à vôtre retour en cas que Ms. Ludi tarde encore long temps à revenir, vous obligerez beaucoup ma femme. S'il y a quelque chose de nouveau, soit des livres ou d'autre curiosité, qui merite d'etre transporté, vous me ferez plaisir de me l'acheter, et je vous en rendrai le prix avec beaucoup de remercimens, mais sur tout que cela se fasse sans vôtre incommodité, car si cela vous devoit incommoder, je vous prie de ne vous en point charger. En attendant vôtre heureuse arrivée je suis tres parfaitement Monsieur Vôtre tres humble et tres obeissant Serviteur J. Bernoulli.
J'ai fait rendre à Ms. Wetstein le Pere la lettre que vous m'avés adressée pour son Fils qui se[6] trouve à Zuric depuis 15 jours. Mons. Stehelin vôtre ancien Hôte vous fait ses complimens.[7]
Si les Memoires de l'Academie de 1711 sont publiés Vous me feriez plaisir de m'apporter mon exemplaire que Mr. Varignon Vous donnera pour moi.[8]
On vient d'apprendre avec beaucoup de surprise la mort inopinée de Msgr. le Duc de Bery.
Fussnoten
- ↑ [Text folgt]
- ↑ [Text folgt]
- ↑ [Text folgt]
- ↑ Das "qui" wurde im Manuskript irrtümlich gestrichen
- ↑ [Text folgt]
- ↑ Der folgende Satzteil findet sich am linken Rand von pag. 4 des Manuskripts
- ↑ Der folgende Satz findet sich am linken Rand von pag. 3 des Manuskripts
- ↑ Der folgende Satz findet sich am linken Rand von pag. 2 des Manuskripts
Zurück zur gesamten Korrespondenz