1721-01-19 Scheuchzer Johannes-Bernoulli Johann I: Unterschied zwischen den Versionen

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Voicy la collection de M.<sup>r</sup> des Mezeaux, touchant le differend entre  M.<sup>r</sup> Leibniz et Newton;<ref>Desmaizeaux, Pierre (ed.), ''Recueil de diverses pièces, sur la philosophie, la religion naturelle, l’histoire, les mathématiques, etc. par Mrs. Leibniz, Clarke, Newton, et autres autheurs célèbres'', Amsterdam (Duvillard &amp; Changuion) 1720.</ref> bien que je n'aye pas parcouru toutes les pieces, qui y sont comprises, j'y ay pourtant vû beaucoup des choses, qui m'ont fait enrager pour l'amour de Vous. Je vois de même que M.<sup>r</sup> Newton en use fort cavallierement avec feu M.<sup>r</sup> Leibniz. Ce qui m'a choqué entre autre est contenu ''pag.'' 79 et 80 par rapport à Vous, ce qui m'est venu sous les yeux en y feuilletant par hazard. Vous m'en dites dans votre treschere derniere<ref>Johann I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von [[1721-01-15_Bernoulli_Johann_I-Scheuchzer_Johannes|1721.01.15]].</ref> une particularité tres curieuse, qui merite son eclaircissement, et si je connoissois M.<sup>r</sup> des Maizeaux un peu seulement, je m'y employerois tres volontierement, pour sçavoir de luy, ce qui vous est tres important de ne pas ignorer; Mais je puis vous dire, que je ne sçavois rien du tout de cet homme là avant que les pieces imprimées sont venües dans ma main: Je ne connois non plus aucun icy qui aye de la connoissance avec luy. Cependant je laisse à Vous de penser, s'il n'y auroit pas moyen d'executer tout cela sans que l'on aye quelque familiarité ou rapport avec luy. En attendant que vous lirés les pieces, et que vous y penserez, je tacherai de penser à d'autres choses, et j'acheveray à lire le reste aprés le retour.  
Voicy la collection de M.<sup>r</sup> des Mezeaux, touchant le differend entre  M.<sup>r</sup> Leibniz et Newton;<ref>Desmaizeaux, Pierre (ed.), ''Recueil de diverses pièces, sur la philosophie, la religion naturelle, l’histoire, les mathématiques, etc. par Mrs. Leibniz, Clarke, Newton, et autres autheurs célèbres'', Amsterdam (Duvillard &amp; Changuion) 1720.</ref> bien que je n'aye pas parcouru toutes les pieces, qui y sont comprises, j'y ay pourtant vû beaucoup des choses, qui m'ont fait enrager pour l'amour de Vous. Je vois de même que M.<sup>r</sup> Newton en use fort cavallierement avec feu M.<sup>r</sup> Leibniz. Ce qui m'a choqué entre autre est contenu ''pag.'' 79 et 80 par rapport à Vous, ce qui m'est venu sous les yeux en y feuilletant par hazard. Vous m'en dites dans votre treschere derniere<ref>Johann I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von [[1721-01-15_Bernoulli_Johann_I-Scheuchzer_Johannes|1721.01.15]].</ref> une particularité tres curieuse, qui merite son eclaircissement, et si je connoissois M.<sup>r</sup> des Maizeaux un peu seulement, je m'y employerois tres volontierement, pour sçavoir de luy, ce qui vous est tres important de ne pas ignorer; Mais je puis vous dire, que je ne sçavois rien du tout de cet homme là avant que les pieces imprimées sont venües dans ma main: Je ne connois non plus aucun icy qui aye de la connoissance avec luy. Cependant je laisse à Vous de penser, s'il n'y auroit pas moyen d'executer tout cela sans que l'on aye quelque familiarité ou rapport avec luy. En attendant que vous lirés les pieces, et que vous y penserez, je tacherai de penser à d'autres choses, et j'acheveray à lire le reste aprés le retour.  


L'affaire du Salaire, que je vous ay ecrit dernierement est fort serieuse de fort prés, il est pourtant un peu plus grand, que je ne croyois, car il peut monter jusques à 30 β<ref>Schilling.</ref> de nôtre monnoye, mais on donne un demi Ecu ou 36 sols de bonne main aux valets et la servante de la Chancellerie, ainsy que vous vojés qu'il y a une erreur du calcul à mon prejudice. Il n'y a point de Titre touchant cet employ, du quel on pourroit augmenter celuy des adresses que vous me faites, poursuivés s'il vous plait dans l'ordinaire; Aussy vous en pouvés fort bien en retrancher quelque chose; parce que quelques uns m'ont critiqué, que je me suis abaissé sous le degré de mon caractere en frequentant la Chancellerie. J'ay repondu que j'apprend de plus en plus, à me defaire de l'ambition, et que pour l'utilité des charges, que j'ay intention de briguer doresnavant, je me depouilleray volontierement de mon rang ordinaire, pour suivre fort exactement la Regle de l'Evangile et en attendre sa promesse, ''humiliatus exaltabitur''. Voila que je deviens de jour en jour meilleur chrêtien, que je n'etois par le passé.  
L'affaire du Salaire, que je vous ay ecrit dernierement est fort serieuse de fort prés, il est pourtant un peu plus grand, que je ne croyois, car il peut monter jusques à 30 ß<ref>Schilling.</ref> de nôtre monnoye, mais on donne un demi Ecu ou 36 sols de bonne main aux valets et la servante de la Chancellerie, ainsy que vous vojés qu'il y a une erreur du calcul à mon prejudice. Il n'y a point de Titre touchant cet employ, du quel on pourroit augmenter celuy des adresses que vous me faites, poursuivés s'il vous plait dans l'ordinaire; Aussy vous en pouvés fort bien en retrancher quelque chose; parce que quelques uns m'ont critiqué, que je me suis abaissé sous le degré de mon caractere en frequentant la Chancellerie. J'ay repondu que j'apprend de plus en plus, à me defaire de l'ambition, et que pour l'utilité des charges, que j'ay intention de briguer doresnavant, je me depouilleray volontierement de mon rang ordinaire, pour suivre fort exactement la Regle de l'Evangile et en attendre sa promesse, ''humiliatus exaltabitur''. Voila que je deviens de jour en jour meilleur chrêtien, que je n'etois par le passé.  


Je n'ay pas encore pû satisfaire à la Commission de Mad.<sup>e</sup> Votre chere Epouse, je m'en va le faire dans ce moment, en soupant avec mon Beaupere:<ref>Der Schwiegervater von Johannes Scheuchzer, Wilhelm Schinz (1666-1731), betrieb mit seinem Bruder Caspar eine erfolgreiche Woll- und Seidenstofffabrikationsfirma in Zürich.</ref> qui m'en sçaura dire tout le necessaire. Je me trouve du reste avec un grand mal de tête, qui me fait rompre pour astheure le commerce, me disant jusques à l'ordinaire prochain par la voye de Schaffouse, avec tout l'attachement possible Monsieur mon Trescher Patron Votre treshumble et tresobeissant Serviteur D.<sup>r</sup> Jean Scheuchzer.  
Je n'ay pas encore pû satisfaire à la Commission de Mad.<sup>e</sup> Votre chere Epouse, je m'en va le faire dans ce moment, en soupant avec mon Beaupere:<ref>Der Schwiegervater von Johannes Scheuchzer, Wilhelm Schinz (1666-1731), betrieb mit seinem Bruder Caspar eine erfolgreiche Woll- und Seidenstofffabrikationsfirma in Zürich.</ref> qui m'en sçaura dire tout le necessaire. Je me trouve du reste avec un grand mal de tête, qui me fait rompre pour astheure le commerce, me disant jusques à l'ordinaire prochain par la voye de Schaffouse, avec tout l'attachement possible Monsieur mon Trescher Patron Votre treshumble et tresobeissant Serviteur D.<sup>r</sup> Jean Scheuchzer.  

Aktuelle Version vom 14. Juli 2015, 09:31 Uhr


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Kurzinformationen zum Brief       mehr ...
Autor Scheuchzer, Johannes, 1684-1738
Empfänger Bernoulli, Johann I, 1667-1748
Ort Zürich
Datum 1721.01.19
Briefwechsel Bernoulli, Johann I (1667-1748)
Signatur Basel UB, Handschriften. SIGN: L Ia 668, Nr. 132*
Fussnote



File icon.gif Monsieur mon Trescher Patron

Voicy la collection de M.r des Mezeaux, touchant le differend entre M.r Leibniz et Newton;[1] bien que je n'aye pas parcouru toutes les pieces, qui y sont comprises, j'y ay pourtant vû beaucoup des choses, qui m'ont fait enrager pour l'amour de Vous. Je vois de même que M.r Newton en use fort cavallierement avec feu M.r Leibniz. Ce qui m'a choqué entre autre est contenu pag. 79 et 80 par rapport à Vous, ce qui m'est venu sous les yeux en y feuilletant par hazard. Vous m'en dites dans votre treschere derniere[2] une particularité tres curieuse, qui merite son eclaircissement, et si je connoissois M.r des Maizeaux un peu seulement, je m'y employerois tres volontierement, pour sçavoir de luy, ce qui vous est tres important de ne pas ignorer; Mais je puis vous dire, que je ne sçavois rien du tout de cet homme là avant que les pieces imprimées sont venües dans ma main: Je ne connois non plus aucun icy qui aye de la connoissance avec luy. Cependant je laisse à Vous de penser, s'il n'y auroit pas moyen d'executer tout cela sans que l'on aye quelque familiarité ou rapport avec luy. En attendant que vous lirés les pieces, et que vous y penserez, je tacherai de penser à d'autres choses, et j'acheveray à lire le reste aprés le retour.

L'affaire du Salaire, que je vous ay ecrit dernierement est fort serieuse de fort prés, il est pourtant un peu plus grand, que je ne croyois, car il peut monter jusques à 30 ß[3] de nôtre monnoye, mais on donne un demi Ecu ou 36 sols de bonne main aux valets et la servante de la Chancellerie, ainsy que vous vojés qu'il y a une erreur du calcul à mon prejudice. Il n'y a point de Titre touchant cet employ, du quel on pourroit augmenter celuy des adresses que vous me faites, poursuivés s'il vous plait dans l'ordinaire; Aussy vous en pouvés fort bien en retrancher quelque chose; parce que quelques uns m'ont critiqué, que je me suis abaissé sous le degré de mon caractere en frequentant la Chancellerie. J'ay repondu que j'apprend de plus en plus, à me defaire de l'ambition, et que pour l'utilité des charges, que j'ay intention de briguer doresnavant, je me depouilleray volontierement de mon rang ordinaire, pour suivre fort exactement la Regle de l'Evangile et en attendre sa promesse, humiliatus exaltabitur. Voila que je deviens de jour en jour meilleur chrêtien, que je n'etois par le passé.

Je n'ay pas encore pû satisfaire à la Commission de Mad.e Votre chere Epouse, je m'en va le faire dans ce moment, en soupant avec mon Beaupere:[4] qui m'en sçaura dire tout le necessaire. Je me trouve du reste avec un grand mal de tête, qui me fait rompre pour astheure le commerce, me disant jusques à l'ordinaire prochain par la voye de Schaffouse, avec tout l'attachement possible Monsieur mon Trescher Patron Votre treshumble et tresobeissant Serviteur D.r Jean Scheuchzer.

Zuric ce 19.e Janv.r 1721.

P. S. Je vous supplie de faire mes excuses auprés M.r le prof.r vôtre Neveu,[5] que je n'ay pas pû luy repondre cet ordinaire: J'espere qu'il est pleinement persuadé de mes voeux pour sa prosperité.


Fussnoten

  1. Desmaizeaux, Pierre (ed.), Recueil de diverses pièces, sur la philosophie, la religion naturelle, l’histoire, les mathématiques, etc. par Mrs. Leibniz, Clarke, Newton, et autres autheurs célèbres, Amsterdam (Duvillard & Changuion) 1720.
  2. Johann I Bernoulli an Johannes Scheuchzer von 1721.01.15.
  3. Schilling.
  4. Der Schwiegervater von Johannes Scheuchzer, Wilhelm Schinz (1666-1731), betrieb mit seinem Bruder Caspar eine erfolgreiche Woll- und Seidenstofffabrikationsfirma in Zürich.
  5. Nicolaus I Bernoulli (1687-1759).


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